Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 64]

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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES

altéré par oxydation superficielle et recristallisé, c'est-àdire que nous serions amenés, comme nous l'avons déjà été pour Kirunavara, comme nous le serons encore pour les minerais du type Gellivara, à l'idée extrêmement problématique d'un métamorphisme très ancien, exercé sur des gîtes qui auraient été d'abord sulfurés. La plus grande objection à cette idée est la persistance locale du sulfure de cuivre, qui, s'il avait été d'abord mélangé à du sulfure de fer, ultérieurement transformé par une peroxydation complète, aurait dû être oxydé avec lui et même peutêtre éliminé par suite do sa dissolution plus facile.

GELLIVARA (EN NORRBOTTEN).

A. Disposition générale des gisements. — Le gisement de Gellivara, par son extension, par les facilités d'étude qu'il offre, enfin- par sa production industrielle, qui était récemment encore la plus élevée de toute la Suède (plus de 1 .000.000 de tonnes, en 1900), mérite une description tout à fait détaillée, qui nous permettra ensuite d'être plus bref pour les gisements similaires : Gràngesberg, Norberg, Persberg, etc. La carte ci-jointe au 1 / 26. 600° (Pl. V) représente l'allure géologique de ces gisements, autant qu'on peut la connaître dans un pays qui est presque partout recouvert de moraine glaciaire et où, par suite, les observations demeurent nécessairement très localisées, jusqu'au jour où on se décide à enlever cette couche de moraine pour commencer des travaux d'exploitation (*). Comme on le voit sur cette carte, l'ensemble du pays est formé de roches gneissiques, avec quelques pointements granulitiques, qui sont très loin, en (*) C'est ce qui explique, en partie, pourquoi, sur cette carte, les terrains sont représentés par des taches discontinues, parfois simplement faute d'observations intermédiaires. Mais souvent aussi il y a réellement une lacune.

DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES

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Suède, d'occuper la même étendue et d'avoir la même importance génétique que dans le Plateau Central, et qui, en outre, se distinguent de nos roches analogues par leur pauvreté en mica blanc. Parmi ces gneiss, les géologues locaux ont distingué les variétés suivantes : gneiss halleflint gris micacé ; gneiss halleflint porphyroïde ; gneiss granulitique (au sens français du mot), bréchiforme, chargé de hornblende et de cet ensemble de minéraux que les Suédois nomment le skarnf) ; gneiss amphibolique, etc. Les hàllellints rentrent dans ce que nous appelons, en France, des leptynites, c'est-à-dire que ce sont des roches compactes ou à grain fin, euritiques et zonées, à cassure homogène et conchoïdale, essentiellement formées d'un magma granulitique de quartz et feldspath, avec parfois hornblende et chlorite (**). L'ensemble gneissique de Gellivara est donc, jusqu'à un certain point, du même type que celui qui caractérise, en France, la région de Tulle : des alternances de leptynites, gneiss à grain fin, gneiss amphiboliques et amphibolites, avec, ici, ces deux caractères spéciaux des intercalations ferrugineuses et des zones bréchiformes à granulites et à skarn. Les descriptions de détail, qui vont être données, permettront de préciser ces notions. Mais il est un point qu'il importe de signaler de suite, parce que nous le retrouverons un peu partout en Suède : c'est le caractère des granulites, très différent de celui auquel nous sommes habitués dans le Plateau Central. En principe, les granulites suédoises (et je parle ici des granulites au sens français) sont, comme (*) Le skarn de Gellivara et Kirunavara ne renferme pas de grenat ni d'épidote; il n'en contient que localement à Gràngesberg; on en trouve, au contraire, beaucoup dans les mines du Sud. (**) Ce sont des roches de la même famille, auxquelles les Allemands et Suédois appliquent le nom de granulite, attribué, en France, aux granités à mica blanc (Voir plus loin, page 163, la description détaillée de ces roches à Dannemora) ou aux roches de quartz et de feldspath, dont il va être question plus loin.