Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 63]

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L'ORIGINE ET LES CARACTERES

copyrite, injectées dans un gneiss traversé de granulite et accompagnant peut-être cette granulite. Dans l'intervalle, on a reconnu, en B, de l'hématite à 1 p. 100 de phosphore, parfois mélangée de grenat, calcite et hornblende, c'est-à-dire de cette gangue de skarn, que nous allons retrouver si souvent en Suède. De même, en C, l'hématite à 0,90 p. 100 de phosphore est mêlée de magnétite, avec grenat, hornblende, calcite et un peu d'apatite. • Toute cette zone comprend donc un axe central formé de magnétite et hématite phosphoreuses, généralement calcaires, avec concentration cuivreuse sur les deux épontes. A partir du point D, la nature du minerai se modifie très notablement; le cuivre n'apparaît plus; la magnétite fait défaut ; l'aspect est plus homogène, et l'on a des masses brillantes d'une hématite, souvent poudreuse, qui tient de 60 à 67 p. 100 de fer, avec 0,20 à 1,26 de phosphore, 0,02 de soufre et 1 à 5 de chaux. Quelques points isolés ont donné des minerais à peu près purs. Si l'on cherche à concevoir l'origine do ce gisement, on est, dans l'état actuel de nos connaissances sur lui, assez embarrassé. L'hypothèse la plus naturelle et très probablement la plus plausible est de l'assimiler aux gisements de Gellivara, Gràngesberg, etc., et de le considérer, lui aussi, comme un niveau sédimentaire métamorphisé, ayant pris la composition de la magnétite dans la partie Nord, où le terrain encaissant devait être en partie calcaire et passant à l'oligiste plus au Sud. Une forte altération superficielle récente expliquerait la retransformation locale de la magnétite en hématite. La présence de cuivre, bien qu'en proportion un peu plus forte que d'habitude, n'est pas, dans les minerais de fer oxydés, un fait anormal. Il est assez fréquent de rencontrer un peu de chalcopyrite , associée avec la magnétite, dans des gisements très divers, dont les types les plus connus sont ceux de Traverselle en Piémont ou Nijni-Taguil

DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES

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dans l'Oural. A Kirunavara même, il existe des traces de cuivre en un ou deux points, et nous en retrouverons bientôt des exemples dans le gisement interstratifié de Gellivara, ainsi qu 'à Dannemora et à Norberg. Il a dû probablement se déposer, dans ces minerais, en même temps que le fer, un peu de cuivre, qui se sera plus ou moins concentré sur certains points. L'action métamorphisante des granulites, qui recoupent tous ces minerais de fer Scandinaves, a pu également en introduire, en même temps qu'ailleurs elle amenait parfois d'autres sulfures métallifères, dont il sera question plus loin, à Dannemora, Norberg, etc.; il n'y a rien là, par suite, qui contredise l'hypothèse d'un dépôt de fer oxydé produit par sédimentation. Cependant cette association de l'hématite avec des sels de cuivre oxydés est, dans la plupart des gisements que nous connaissons en d'autres pays, particulièrement caractérisée pour les chapeaux de fer résultant de l'altération superficielle d'amas pyriteux profonds, et si, au lieu do la rencontrer en Laponie, nous avions affaire à un gîte algérien, on devrait remarquer la ressemblance de cette lentille métallifère avec certains grands amas superficiels d'Algérie, où la même association se présente. Le fait même que la pyrite de cuivre est particulièrement localisée sur les deux épontes ressemble beaucoup à ce qui se passe dans quelques amas pyriteux très probablement intrusifs, comme celui de Sain-Bel dans le Rhône (*), où la masse centrale est formée de pyrite de fer pure, tandis que, latéralement ou aux extrémités, on a du sulfure cuprifère et, parfois même, d'autres sulfures, de zinc, plomb, etc. O'n serait donc, à la rigueur, on droit de se demander (quoique l'hypothèse, je le répète, me paraisse fort peu probable) s'il n'y aurait pas eu là primitivement un gîte pyriteux, (*) Voir les coupes de ce gisement que j'ai publiées dans la Zeitschrift fur praktisc/ie Géologie, en mai 1901.