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L'ORIGINE ET LES CARACTERES
DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES
raissent avoir exercé, à cet égard, une action, soit enrichissante, soit appauvrissante, sur les minerais. Parmi les influences enrichissantes en phosphore, je citerai de suite l'intervention des venues granulitiques ; parmi les influences épurantes, le contact de bancs calcaires ou dolomitiques avec des minerais métamorphisés et l'altération superficielle. Ces deux dernières réactions tendent, en même temps, à accroître la proportion relative de manganèse. A propos des altérations superficielles, on peut remarquer que les minerais oxydés de fer, dus à une transformation de sulfures dans les parties hautes des filons ou amas, sont habituellement pauvres en phosphore ; d'une façon générale, les gisements de fer sulfuré filoniens, qu'ils soient ou non altérés en sidérose ou en hématite, semblent d'ailleurs renfermer peu de phosphate. La ségrégation profonde des minerais de fer titané a également abouti, dans la plupart des cas, à une épuration en phosphore. La question desphosphates norvégiens, associés ou non au fer, a été spécialement étudiée dans la région d'Oddegaarden, où les exploitations de cette substance ont eu, pendant une vingtaine d'années, à partir de 1872, une réelle importance, et dans celle de Gellivara, vers 1890 à 1892 (*■); on avait supposé, pendant cette dernière période, que l'on pourrait peut-être trouver en Laponie des mines d'apatite d'une sérieuse valeur industrielle; en réalité, l'apatite n'a pu être utilisée dans ce district qu'à l'état de produit secondaire dans l'exploitation du for, après en
avoir été séparée par une préparation électro-magnétique, dont il sera dit quelques mots plus loin, et les seules apatites de Scandinavie qui aient valu pour elles-mêmes une extraction (d'ailleurs interrompue aujourd'hui) sont celles de la côte Sud, vers Bamle et Kragerô, à l'autre extrémité du pays. L'enquête, qui fut faite il y a une dizaine d'années, à Gellivara, a néanmoins mis on lumière un certain nombre d'observations géologiques fort intéressantes. Les apatites Scandinaves se présentent dans trois conditions de gisement bien distinctes, au moins en apparence : 1° dans les gabbros;2°dans les pegmatites ou granulites; 3° dans les minerais de fer, et les gangues de skarn qui les accompagnent. Peut-être, comme nous allons le dire, existe-t-il entre ces trois types, en apparence tout à fait distincts, une certaine relation et l'influence des minéralisateurs chlorurés, dont on trouve ou soupçonne la trace dans les filons phosphatés des gabbros comme dans les pegmatites, a-t-elle également joué un rôle, plus hypothéthique, dans la cristallisation du phosphore au milieu des minerais de fer.
(*) Sverigea geologiska Uadersôlcning (série C, n»' 113, 126, 127). Travaux d'Otto Torell, Fred. Svenonius et Hjalmar Lundbohm; ce dernier, qui renferme les conclusions, intitulé : Apaiit fbrekomster i Xorrboltens Malmberg. Voir, en outre, divers travaux de G. Lôfstrand, W. C. Brôgger, H. v. Post, etc. — M. H. Vogt a résumé ce qui est relatif à l'ensemble des apatites norvégiennes (avec bibliographie antérieure) dans la Zeitschrift fur praktische Géologie, 1895, p. 367 à 370, 144 à 459 465 à 170.
1° Apatite dans les gabbros. — En premier lieu, il existe un certain nombre de gisements rattachés à des gabbros, soitdansle Sud de la Norvège, vers Oddegaarden (Bamle), etc., où ils ont été particulièrement étudiés, soit autour de Gellivara : gisements, avec lesquels ceux du Canada semblent présenter quelque analogie. Les caractères de ces gisements, qui ne se rattachent, il est vrai, qu'indirectement à notre sujet spécial, mais peuvent contribuer à nous guider dans notre étude, sont les suivants. L'apat ite s'y présente en filons irréguliers, oustockwerks, comparables aux gîtes stannif'ères, soit dans le massif même du gabbro, qui est ordinairement une hypérite Tome IV, 1903.
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