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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES
minerais lacustres, des minerais de marais. Il leur semble expliquer ainsi, d'une façon particulièrement satisfaisante, divers caractères des gisements : leur forme en amas, attribuée au dépôt sur un fond inégal; la présence de bitume, anthracite ou graphite, causée par des plantes, auxquelles serait également dû le phosphore ; la teneur en soufre, tenant à la réduction de sulfates en présence de ces mêmes matières organiques, etc. Il est bien difficile de discuter une question semblable pour des minerais encaissés dans des terrains, qui ne gardent plus rien de leur allure ni de leur constitution primitive et où, naturellement, toute trace d'organismes a disparu. Néanmoins, je me demande si ces géologues n'ont pas, comme cela arrive assez naturellement, été séduits d'abord par l'assimilation avec les minerais de fer actuels propre» aux régions du Nord dans lesquelles ils vivent, tandis que nos minerais de fer secondaires ou tertiaires d'origine marine, auxquels il est encore plus naturel d'assimiler les minerais Scandinaves, leur sont moins familiers. En réalité, quand on passe en revue la série complète des minerais de fer intercalés dans dos strates sédimentaires à conditions de dépôt bien connues, on les trouve à peu près tous dans des strates marines et contenant eux-mêmes des fossiles marins; on peut même ajouter qu'un nombre de plus en plus grand d 'entre eux nous apparaît, à mesure que les études se multiplient et se précisent, comme s'étant déposés d'abord à l'état de carbonate de fer oolithique, ultérieurement oxydé par altération. Je ne crois pas que l'explication des formes lenticulaires propres aux minerais Scandinaves par un dépôt sur un sol marécageux inégalement bosselé ait une bien grande portée; elle ne rend compte, en effet, ni de la concordance habituelle entre les couches du mur et les sinuosités du gisement, ni des rendements qui existent dans le gîte aussi bien au toit qu'au mur, ni même des épaisseurs du minerai
DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES
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atteignant une centaine de mètres, c'est-à-dire une dimension bien extraordinaire pour un minerai de marais, tandis que les plissements ultérieurs de dépôts marins, la réunion de plusieurs bancs d'abord distincts et superposés par le métamorphisme et surtout la substitution du fer à d'autres terrains par altération chimique peuvent, au moins aussi bien, comme nous allons le voir, expliquer ces phénomènes. Enfin je suis porté à attribuer la présence des hydrocarbures, celle d'une partie du soufre et peut-être du phosphore, rattachés dans l'hypothèse précédente aux seules matières organiques, à des actions de pneumatolyse, reliées aux intrusions granulitiques, qui se sont certainement produites sur ces gisements après leur dépôt et qui ont dû contribuer à leur recristallisation métamorphique. Pour préciser de suite les idées et avant d'entrer dans le détail, voici comment les phénomènes me semblent pouvoir être interprétés. Imaginons, à une époque primaire indéterminée, — qui n'est pas du tout nécessairement précambrienne, puisque les gisemonls du Dunderlansdal sont dans le silurien, mais que l'absence ou- la disparition des restes organiques empêche de caractériser, — des dépôts de fer, analogues par exemple à ceux de Meurthe-et-Moselle (que je prends pour comparaison, parce que leur grande importance industrielle les rend très connus), c'est-à-dire formant, au milieu de calcaires plus ou moins argileux, plus ou moins gréseux, des bancs de quelques mètres d'épaisseur, probablement constitués par des carbonates de fer oolithiques (*) (peut-être même ici, quoique l'hypothèse soit (*) Le fer, dissous par l'acide carbonique ou les acides organiques, peut être précipité par deux réactions principales : la peroxydation, qui agit surtout dans les réactions superficielles, puisqu'elle exige la présence de l'oxygène en excès, et le dégagement de l'acide carbonique, •lui paraît avoir joué un rôle beaucoup plus important dans les phénomènes de grande extension géologique. Le sulfate de fer est précipité PW réduction en présence des matières organiques, des hydrocarbures, etc., à l'état de sulfure de fer.