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L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES
bien hardie à formuler sans aucune preuve, par des sulfures de fer). Ces dépôts de fer auraient été produits par la dissolution de silicates ferrugineux empruntés aux roches remaniées ou détruites, aux magmas basiques si abondants, qui, ailleurs, ont donné des masses ferrugineuses par ségrégation directe, ou, à titre hypothétique, proviendraient d'émanations volatiles reliées à ces mêmes roches; les dissolutions, effectuées sous la forme de carbonates ou peut-être de sulfates, auraient subi une précipitation, attribuée, soit à une saturation difficile à concevoir, soit à une réaction chimique plus vraisemblable (notamment, en présence de matières organiques, servant de centres "d'attraction aux dépôts). C'est sur cet ensemble de formations ferrugineuses qu'il a pu, avant le métamorphisme profond et en quelque sorte tectonique dont le rôle a été essentiel, se produire d'abord une altération d'origine superficielle, analogue à celle que nous constatons si habituellement sur tous les gites plus récents : c'est-à-dire qu'une partie de ces couches aurait disparu par érosion; que le fer de ces strates détruites, entré en dissolution, se serait reprécipité plus bas, peutêtre substitué localement à des calcaires; que les minerais de surface se seraient oxydés plus ou moins profondément et qu'il en serait résulté, comme nous le voyons pour tant de gisements de fer, surtout pour les gites filoniens encaissés dans les terrains calcaires, la formationlocale de grands amas, substitués à des bancs calcaires, dont une partie subsistait intacte à côté d'eux, et une autre passait à eux par une série de transitions insensibles (voir laStyrie, le Cumberland, les Pyrénées, etc.). A cette époque, ou postérieurement, dans les réactions métamorphisantes dont il va être question, la silicihcation aurait commencé à agir sur les calcaires encaissants, qui, masqués aujourd'hui par cette transformation, ont pu jouer, à l'origine, un rôle tout à fait hors de propor-
DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES
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tion avec les faibles résidus que l 'on en retrouve encore. En même temps, la réaction du fer sur les roches encaissantes se serait produite sous la forme d 'une véritable opération métallurgique, entraînant la cristallisation de minéraux ferrugineux, tels queles grenats, pyroxènes, etc. (*), dont l'ensemble compose la gangue de skarn : c 'est-àdire qu 'un même calcaire primitif pourrait se retrouver aujourd'hui sous trois apparences distinctes, constituant les trois gangues principales des minerais Scandinaves : calcaires subsistants, skarn à silicification incomplète, ou enfin roches entièrement silicifîées ou feldspathisées,hallellints et leptynites. Par un phénomène connu, cette métallurgie naturelle aurait pu déplacer, séparer ou concentrer localement du phosphate. Il s 'agit là, comme on le voit, d'un véritable métamorphisme, qui, dans ses termes essentiels, n 'appartient déjà plus à la première phase tout à fait incertaine dont il vient d'être question, mais qui a cependant pu commencer avec elle pour se continuer plus tard. La première altération superficielle problématique, que je viens de supposer, peut surtout nous aider à comprendre certaines substitutions apparentes de magnétites à des calcaires, avec ou sans intermédiaire de skarn (à Dannemora, Norberg, etc., comme à Mokta el Hadid, en Algérie). Mais il faut, en tout cas, imaginer -que, postérieurement, ces terrains, soumis à un plissement considérable vers l'époque silurienne, ramenés par ce plissement en profondeur, peut-être même écrasés sous le chevauchement de toute une zone charriée, comme nous le rappe(*) On remarquera que le grenat, le pyroxène, l'épidote font complètement défaut à Gellivaraet Kirunavara et sont rares à Grângesberg, alors qu'ils sont tellement fréquents dans certains gîtes de la Suède Centrale, à Dannemora et même à Norberg, qu'on croirait y voir un corollaire presque obligé du minerai de fer. Cela correspond bien à la rareté des calcaires dans les premiers gisements, à leur abondance dans les derniers.