Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 105]

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L'ORIGINE

ET LES

CARACTÈRES

ment ces deux métaux, originellement associés aveclefer, avaient dû subir une ségrégation différente : pyrrhotines nickélifères se rassemblant à la périphérie des gabbros, fers chromés se concentrant au centre des péridotites et les péridotites elles-mêmes allant à l'opposé des gabbros à titano-magnétite. Certains métaux, d'autre part, ont pu être introduits après coup, tels que ceux ordinairement associés au soufre : cuivre, zinc, plomb (Dannemora, Svappavara, etc.), dont j'ai suffisamment parlé à l'occasion de ces deux gisements. Le cuivre se retrouve en traces à Norberg, à Grângesberg, Gellivara, et nous avons vu, à Norberg comme à Dannemora, un vrai gîte de sulfures métallifères (galène, etc.) au contact du minerai où sa présence peut ne pas être purement accidentelle. Quant aux métalloïdes, j'ai déjà dit ce que l'on pouvait penser du carbone (*) et du phosphore. Le soufre n'est pas exceptionnel, à l'état de pyrite, parfois accompagnée de chalcopyrite, et il ne serait pas absolument impossible qu'il y eût là un résidu d'une forme minérale sulfurée, ayant été au début beaucoup plus abondante avant les transformations et altérations subies par le minerai. Enfin, certaines associations résultent de réactions secondaires. La hornblende et tous les minéraux qui constituent le skarn, pyroxène, grenat, etc., résultent d'une action ferrugineuse sur des calcaires ou des dolomies ; le pyroxène a pu, comme il le fait si aisément, s'ouralitiser, la hornblende s'altérer en épidote ; quand le manganèse était abondant, il y a eu production de minéraux analogues, mais manganésés. Les associations d' épidote, augite et grenat, si fréquentes dans les mines du Sud de la Suède, où les calcaires eux-mêmes sont assez abondants (*) Voir à Grângesberg (p. 150) et à Norberg (p. 138).

DES

GISEMENTS

DE

FER

SCANDINAVES

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au voisinage des gisements, sont rares dans les mines du Nord, où, pour une cause ou pour une autre, les calcaires font en même temps défaut et les roches encaissantes tendent à devenir siliceuses : ce qui confirme bien la relation d'origine entre ces deux groupes de formations. A Grângesberg, on en trouve très peu, seulement dans quelques mines de l'Ouest ; à Gellivara et à Kirunavara, pas du tout. Faut-il, ainsi que nous le remarquions précédemment, chercher un rapport général entre cette absence d'éléments calcaires et magnésiens dans l'opération métallurgique du métamorphisme et la richesse exceptionnelle en phosphore des minerais : le lit de fusion basique étant nécessaire pour que celui-ci se soit trouvé éliminé? Exceptionnellement, quelques minéraux, tels que les zéolithes de Gellivara ou les calcites relativement fréquentes pour les gisements encaissés dans les calcaires proviennent, sans doute, d'une altération le long de fissures tout à fait superficielles.

APPENDICE. SÉPARATION DES MINERAIS DE FER ET DE L'APATITE A LULEÀ ET GRÂNGESBERG.

En raison do l'intérêt pratique que présenté l'utilisation industrielle des apatites contenues dans les minerais de fer et de la nouveauté de cette industrie extractive encore peu connue, je crois utile de donner ici quelques renseignements à ce sujet. On avait d'abord songé à exploiter les lentilles d'apatite isolées dans les minerais de fer ou les filons d'apatite de la région du Dundret (Gellivara). Des recherches faites à ce propos ayant montré que ces gisements n'en valaient pas la peine, on s'est appliqué, depuis 1897, dans l'usine