Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 107]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

206

L'ORIGINE ET LES CARACTÈRES

30 p. 100 de carbonate de soude; on réduit le tout en' poussière impalpable ; on calcine pendant 4 à 5 heures dans des réverbères à 2 étages. On obtient ainsi une sorte de scorie brunâtre, que l'on reprend et à laquelle on fait subir une seconde mouture; après quoi, il ne reste plus qu'à mettre en sac. Le produit marchand renferme, dit-on, 22,50 d'acide phosphorique à l'état de tétraphosphate calco-sodique, dont 21,5 solubles dans le citrate d'ammoniaque. L'atelier de triage magnétique de Gràngesberg, installé en 1897, et fonctionnant seulement en été (à cause du manque d'eau en hiver), a un but tout différent de celui de Luleâ, où l'on cherche à obtenir des phosphates. Ici, il s'agit uniquement de séparer, d'une manière automatique, la magnétite du stérile, soit dans la poussière, soit même en fragments de toute grosseur (jusqu'à 0 m ,07 de diamètre), et l'on se garde de broyer le minerai, ce qui en diminuerait la valeur. On fait donc un simple classement de grosseur au moyen : 1° de grilles fixes à sec; 2° dé cribles à secousse et trommels dans un courant d'eau : ce qui donne trois dimensions : moins de 15 millimètres ; entre 15 et 31 ; entre 31 et 75; après quoi l'on passe à la' préparation magnétique. Ce traitement s'applique par jour à environ 350 tonnes (donnant 200 tonnes de minerai, 50 tonnes de poussière et 100 tonnes de stérile) : ce qui correspond à environ 30.000 tonnes de minerai par an. Le séparateur magnétique Wenstrôm (inventé par' un Suédois) se compose de deux parties : un cylindre tournant de 0 m ,65de diamètre etO m ,75 de long, formé de barres de fer doux de 1 centimètre et demi de large séparées par des cales de bois en retrait de 2 centimètres de large, et un électro-aimant fixe placé sur l'un des côtés de ce cylindre, de manière à électriser le fer doux pendant une demi-révolution seulement.

DES GISEMENTS DE FER SCANDINAVES

207

Le mélange de minerai et de stérile étant jeté sur le cylindre, du côté aimanté, la magnétite s'y accroche, tandis que le stérile tombe dans une première conduite; une demi-révolution après, la magnétite tombe dans une autre conduite. Il existe, à Gràngesberg, deux semblables appareils : l'un pour les menus, fonctionnant dans un courant d'eau; l'autre pour les fragments plus gros, travaillant à sec. Après cette opération, le stérile subit encore un triage à la main sur des tables sans fin pour en retirer l'oligiste. Finalement, on obtient du minerai à 60-62 p. 100 de fer et 0,70-0,80 p. 100 de phosphore, de la poussière à 58-60 p. 100 de fer et des résidus.