Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 134]

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AFFAISSEMENTS PRODUITS DANS LE CHESHIRE

PAR L'EXPLOITATION DU SEL

L'extraction annuelle du sel en dissolution soit pour les salines, soit pour les soudières, se répartit ainsi :

sol est bouleversé, fissuré ; de vastes entonnoirs se forment instantanément. Malgré ces circonstances dangereuses, on n'a jamais eu d'accident de personne à déplorer. Seul un cheval a été un jour enseveli sous les ruines de son écurie. La brusquerie de ces mouvements tient à l'existence .à peu près générale, dans les marnes suprasalifères, de bancs résistants, dont l'affaissement ne suit pas d'une manière absolument continue le développement progressif des excavations souterraines résultant de la dissolution. Certains de ces affaissements sont antérieurs à l'exploitation moderne et contemporains de l'utilisation pure et simple des sources salées. Aujourd'hui, ils sont à peu près localisés autour des deux centres principaux de Northwich et de Winsford.

Tonnes

Winsford

Northwich

Middlewich, "Wheelock et Lawton

Total

1.000.000

500.000

100.000

1. 600.00»

En 1825, l'extraction annuelle du comté ne dépassait pas 250.000 tonnes. On estime les quantités totales extraites depuis deux siècles à 25.000.000 de tonnes pour la région de Norttrvvich, 40.000.000 pour celle de Winsford et 70.000.000 pour tout le bassin. Ces extractions énormes ont eu pour résultat des affaissements considérables, qu'on a renoncé depuis longtemps à mettre sur le compte exclusif de phénomènes naturels : courants souterrains, sources salées, etc. Ces causes ont évidemment, dans la suite des temps géologiques, enlevé par dissolution une grande quantité de sel et provoqué la formation des nappes naturelles aujourd'hui exploitées ; mais elles agissent bien moins rapidement que les extractions actuelles.

CHAPITRE IV. AFFAISSEMENTS.

Les affaissements se produisent dans les régions imprévues où l'eau douce, appelée par les pompages, prend contact avec la couche supérieure de sel. A certains endroits, les mouvements sont lents, imperceptibles, ne dépassant pas quelques centimètres par an, et décelés uniquement par des constructions, des ouvrages d'art, ou des nivellements très précis. La plupart du temps, au contraire, ils sont brusques. Le

I. — RÉGION DE NORTHWICH.

Dans cette région, une zone de 600 hectares est atteinte. 250 hectares sont affaissés de plusieurs mètres: 80 d'entre eux sont submergés; 100 autres sont recouverts de constructions soumises à de rudes épreuves (voir fig. 2, Pl. X). La partie submergée comprend trois lacs principaux occupant sur 1 .500 mètres de longueur le vallon du ruisseau de Witton à partir de son confluent avec la Weaver. Le lac inférieur dit de Witton s'est constitué ainsi : au milieu du XVIII 8 siècle, à son emplacement, près du quartier de Witton, à Northwich, se trouvaient le ruisseau et un court embranchement du canal de la Weaver, aboutissant au moulin de Witton à 1.100 mètres en amont du confluent des deux cours d'eau ; cet embranchement avait une écluse près du confluent et desservait, outre le moulin, plusieurs mines de sel de couche supérieure. Dès 1790, les anciens plans indiquent l'existence dans le thalweg du ruisseau, entre les deux mines, d'un lac