Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 162]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

tion qui est en même temps non seulement celle suivant laquelle s'alignent les grands massifs serpentineux, mais aussi celle suivant laquelle se prolongent les bandes sédimentaires du trias, du lias, et du crétacé. Le type de roche qui nous a paru être le plus fréquent dans ce massif, tout au moins vers le Nord, est un micaschiste, ou plutôt un séricitoschiste, finement feuilleté, souvent cannelé par suite du plissement de ses feuillets, extrêmement riche en mica blanc, et présentant une teinte verdâtre ou bleuâtre due à la chlorite dont il est généralement chargé. Telle est la roche qui est abondante audessus de Balade sur la côte Est et aux environs d'Ouégoa

  • >ur le versant du Diahot; elle paraît dominer également

plus haut dans la vallée de cette rivière, puisque c'est encore elle qui forme la majeure partie non seulement des terrains que l'on rencontre en remontant la rive droite du Diahot entre Bondé et le ruisseau d'Andam, mais encore des galets roulés que l'on ramasse dans ce ruisseau. Le long de la côte Est, se trouvent également des séricitoschistes, mais ils présentent généralement une couleur rosée due à l'oxydation plus ou moins complète des éléments ferrugineux qu'ils renferment; ils sont en plusieurs points riches en rutile; on rencontre d'ailleurs également, associés à eux, des chloritoschistes verts à larges tables de chlorite avec cristaux de pyrite abondants. Au contraire, l'extrémité Sud-Est du massif de micaschistes est formée de roches où le mica est moins dominant ; ce sont des schistes gris foncé, pseudo-ardoisiers, lustrés et semés de mica seulement en petites paillettes ; ils constituent en particulier les escarpements qui dominent l'embouchure de la Ouaième et qui se développent à partir de là sur une assez grande étendue vers le Nord. L'abondance exceptionnelle du quartz dans ces formations est à relever : il apparaît non seulement sous forme d'yeux plus ou moins volumineux entre les feuillets des

FORMATIONS GÉOLOGIQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

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micaschistes, mais encore en grosses masses d'un blanc laiteux constituant soit des amygdales, soit des filons assez puissants; l'activité, toute particulière sous ces climats, des actions atmosphériques amenant la destruction rapide des micaschistes, ces éléments quartzeux subsistent comme témoins de cette destruction.; ils jonchent le sol sous forme, tantôt de cailloutis, tantôt de blocs énormes, qui, reluisant de loin sous les rayons du soleil, donnent aux sommets des montagnes un aspect quelquefois comparable à celui de sommets neigeux ; nous aurons d'ailleurs à mentionner un phénomène du même genre, quoique moins marqué, dans les régions de schistes 'argileux. Quant aux nombreux minéraux, dont beaucoup sont vraisemblablement d'origine métamorphique, que l'on trouve dans la région, nous devons citer tout d'abord l'amphibole : elle apparaît non seulement en cristaux plus ou moins abondants d'actinote ou de hornblende, mais aussi sous forme de masses d'amphibolite généralement grenatifère, tout particulièrement abondantes au voisinage des gisements de cuivre de Ouégoa, et que M. Garnier signale également à Pouébo. L'amphibole s'y trouve d'ailleurs souvent sous la forme d'une variété passant au glaucophane. Mentionnons ensuite le glaucophane typique dont la présence dans cette région, signalée (*) à une époque où on ne connaissait encore ce minéral que dans l'île de Syra, mais après laquelle on l'a retrouvé en beaucoup de points dans des roches métamorphiques, est très remarquable à la fois par l'extension et par la variété des roches où elle se rencontre. Nous avons en effet recueilli, en dehors (*) Le glaucophane a été déterminé par M. Ch. Friedel dans les échantillons rapportés par M. Heurteau.