Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 237]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE LES MINES DE NICKEL

A.

— ABATAGE, TRIAGE ET MANUTENTION SUR CARRIÈRES.

Nous ne croyons pas avoir à revenir sur les exploitations souterraines, qui ont été la règle dans les premiers jours de l'extraction du nickel en Nouvelle-Calédonie, mais auxquelles n'ont pas tardé à se substituer progressivement les exploitations à ciel ouvert, qui seules se poursuivent aujourd'hui, et qui paraissent très certainement devoir être continuées à l'avenir à l'exclusion de tous travaux souterrains. Les indications qui suivent se rapporteront donc uniquement aux exploitations à ciel ouvert. Comme nous l'avons mentionné à maintes reprises, une telle exploitation ne va en aucun cas sans l'abatage, en même temps que du minerai, de quantités toujours considérables de stérile, qu'il faut non seulement abattre, mais encore trier, puis évacuer; il faut en outre, avant de pouvoir atteindre les parties minéralisées du gîte, enlever des terres de recouvrement stériles (généralement des argiles rouges) ; après le triage, il faut encore grouper les minerais à la tête de l'engin à l'aide duquel ils sont descendus au pied de la mine, d'où ils sont enfin expédiés. Nous dirons donc d'abord quelques mots de l'enlèvement des terres de recouvrement, puis de l'abatage des masses minéralisées, du triage, de l'évacuation du stérile, et enfin des transports accessoires du minerai sur la mine même. L'enlèvement des terres de recouvrement est une charge essentiellement variable d'une mine à l'autre : lorsqu'on exploite des minerais rocheux dont les escarpements affleurent au jour et ne peuvent d'ailleurs pas retenir de masses terreuses ou argileuses, cette partie du travail est supprimée ou peu s'en faut; dans d'autres

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gisements, au contraire, qui sont précisément ceux que l'on tend à exploiter de plus en plus aujourd'hui, le sol ■est recouvert d'une couche plus ou moins épaisse d'ar.gile rouge de laquelle émergent seulement quelques têtes rocheuses ; il faut alors procéder à des découverts. Ceux-ci ne se font d'ailleurs le plus souvent qu'au fur et à mesure de l'avancement des gradins des carrières : on a seulement soin d'enlever l'argile rouge à la couronne des chantiers sur quelques mètres en avance, ou au moins d'y pratiquer un talus à pente suffisamment douce pour éviter que l'effritement de ces argiles au soleil ou au contraire leur entraînement par la pluie ne les amènent jusqu'au front de taille et ne salissent ainsi le minerai. Dans ces conditions, l'enlèvement des terres de recouvrement n'est souvent pas distingué de l'abatage normal du stérile, et il est difficile d'en apprécier l'influence sur le prix de revient, d'autant plus qu'il est impossible de donner aucun chiffre sur les épaisseurs, toujours variables d'un point à l'autre, des terres de recouvrement que l'on est amené à enlever dans les différents cas, et sur le rapport entre leur épaisseur et celle des traînées minéralisées que l'on exploite au-dessous délies; tout ce que nous pouvons dire, c'est que nous n'avons nulle part vu poursuivre d'exploitation sous des épaisseurs quelque peu notables, c'est-à-dire dépassant un petit nombre de mètres, d'argiles rouges. Dans une seule des exploitations que nous avons visitées, on tenait un compte exact des journées de main-d'œuvre consacrées aux travaux improductifs, c'est-à-dire non seulement à 1 enlèvement des terres de recouvrement, mais encore aux terrassements, poses de voies sur les carrières, installations diverses, etc. ; le nombre des journées de maind œuvre qu'ils nécessitaient variait, suivant les points, de 20 à 35 p. 100 du nombre total des journées de main<i oeuvre consacrées, sur la mine même, à l'ensemble des