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AFFAISSEMENTS PRODUITS PAR L'EXPLOITATION DU SEL
lieu de 25 à 30 centimètres, comme en 1899-1900. D'ailleurs, les services publics intéressés ne s'étaient pas autrement inquiétés de la situation; ils avaient pensé que l'affaissement n'était pas dû à des phénomènes profonds en relation avec les couches de sel, mais plutôt à la dissolution de lentilles de gypse par des courants d'eau naturels, provoqués ou du moins favorisés par les sondages actuels. « Malheureusement, le mouvement constaté ne devait pas rester localisé aux abords de la route, et on devait le voir, depuis 1889 jusqu'aujourd'hui, se développer peu à peu vers l'Ouest, suivant la direction générale du Béhard, gagner les cités Solvay, puis le chemin de fer, puis la rigole alimentaire du canal de la Marne au Rhin, affectant ainsi une bande de terrain d'une largeur de 100 mètres environ et longue de plus de 800 mètres; dès 1899, des fissures et des changements d'aplomb étaient constatés dans les numéros de la troisième série des cités Solvay, du n° 101 au n° 118, dans les premières maisons (119 à 124) et dans les dernières (135 à 156) de la quatrième série. En janvier 1898, le centre de l'affaissement paraissait se trouver à la hauteur des maisons 153-154 ; tandis que la route nationale, point d'origine du mouvement, ne descendait plus que de quelques millimètres dans l'année, les cités s'abaissaient de 175 millimètres et le chemin de fer de 210 millimètres. « De tout cela ressortait clairement l'existence d'un affaissement bien caractérisé, se développant de l'Est vers l'Ouest; d'ailleurs, au fur et à mesure que ses effets se faisaient sentir à la surface, on pouvait mieux suivre sur le sol les fissures le limitant ; au Nord, on trouvait des indices révélateurs dans les crevasses d'un certain nombre de cités, les fissures de la rue, les déchirures du parapet limite du terre-plein où s'élèvent les cités ; au Sud, les lignes de cassure s'accusaient très nettes dans la prai-
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rie, limitant le phénomène d'une façon tout à fait brusque (Pl. X, fig. 3). De plus, ainsi qu'on devait s'y attendre, on constatait que les constructions situées sur la cassure limite s'inclinaient en même temps qu'elles s'affaissaient au point de constituer un danger pour le voisinage. « On dut même les démolir (nos 101-102, 111 à 118), tandis que celles qui reposaient au centre même de la cuvette d'affaissement descendaient verticalement sans éprouver aucune dislocation. « Au commencement de 1899, le mouvement avait très visiblement dépassé la voie ferrée, une sorte de cuvette se dessinait jusqu'au delà du ponceau du « chemin des échecs » sur le Béhard. « Telle est, en quelques lignes, l'histoire de cet affaissement du Béhard. « Sondage de reconnaissance n° 1. — Pourquoi cet affaissement se développe-t-il tout en longueur? Son alignement marque-t-il l'emplacement d'une faille qui permettrait aux nappes d'eau douce des niveaux supérieurs de gagner le gîte salifère et de le dissoudre suivant cette direction? Ou bien y a-t-il dans la conformation même des couches de sel quelque accident, un pli, une ondulation, qui permette d'expliquer le phénomène? Enfin comment le phénomène se passe-t-il en lui-même? y a-t-il à un moment donné formation d'un vide à la suite de la disparition du sel, ou bien les couches supérieures plus ou moins salées et marneuses, désagrégées peu à peu par l'eau, descendent-elles au fur et à mesure que la dissolution s'opère? « Autant de questions auxquelles on ne pouvait répondre avec certitude, quelque attention que l'on apportât à l'observation des phénomènes superficiels, et il était indispensable de faire quelques travaux souterrains pour s'éclairer complètement. C'est ainsi qu'est née lidée d'un sondage de reconnaissance.