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AFFAISSEMENTS PRODUITS PAR L'EXPLOITATION DU SEL
forment encore une voûte au-dessus de ce vide, il ne devait pas l'être moins d'étudier les phénomènes dans leur plein développement et de montrer, par un ouvrage souterrain, la disposition des couches profondes, alors que l'affaissement a gagné les couches superficielles ; d'ailleurs, en dehors de toute préoccupation théorique, il était indispensable d'être fixé au plus tôt sur l'importance même et la durée future probable d'un mouvement susceptible de compromettre la sécurité de la voie ferrée. « De là est née l'idée d'un deuxième sondage de reconnaissance, son emplacement étant tout indiqué au point désigné plus haut comme ayant dû être occupé par le n° 1 , c'est-à-dire au pied même du talus du chemin de fer, côté Est. D'ailleurs, les industriels sauniers, intéressés par les résultats des travaux en cours, s'offraient à entreprendre un deuxième ouvrage dans les mêmes conditions que le premier, et la Compagnie de l'Est, reconnaissant l'intérêt immédiat pour elle de ce travail, acceptait, elle aussi, d'y participer. <( Le sondage n° 1 avait permis, grâce à son étanchéité parfaite, de faire des recherches très précises et d'arriver à des résultats très concluants sur la nappe d'eau rencontrée en profondeur ; il n'était donc pas utile de faire servir le n° 2 au même but. D'ailleurs eût-il été possible de le faire étanche dans des terrains aussi disloqués que ceux qu'il allait traverser ? Nous ne le croyons pas ; il fut donc foré en échantillons et muni d'un seul tube de retenue. « Commencé le 19 avril 1900, à une altitude de207 m ,50, il fut terminé le 28 juin suivant, à la profondeur de 95 mètres (altitude 112,50). Il traversa tout d'abord, comme le n° 1 , 10 mètres environ de sables et graviers alluvionnaires, composés ici d'éléments un peu plus fins, puis il rencontra une formation de 24 mètres constituée de marnes bigarrées gypseuses peu dures ; à la profondeur de 33 ra ,50, l'outil ramena une carotte formée en
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EN MEURTHE-ET-MOSELLE
partie d'argile noire pétrie de cristaux de gypse rouge, couche caractéristique rencontrée au n° l,àla profondeur de 24 mètres. Le sondage traversa ensuite des argiles bariolées fortement gypseuses et partant assez dures (il fallait environ une heure pour battre une carotte de 0 m ,75 de hauteur). Enfin, à la profondeur de 55 mètres, le terrain, formé de grains de gypse blanc empâtés dans une argile gris verdâtre, apparut peu consistant et visiblement désagrégé par l'eau ; il n'était plus possible de travailler en échantillon; le trépan découpeur, tombant dans un terrain mou, restait sans effet, et la sonde, refoulant de côté la matière rencontrée sous elle, avançait sans qu'il fût besoin de remonter des matériaux ; il n'était pas douteux qu'on ne se trouvât alors dans ces terrains remaniés formés des résidus de dissolution d'une couche de sel plus ou moins argileuse à l'origine. A la profondeur de 60 mètres, l'outil traversa une plaquette de sel de quelques centimètres, résidu probable ou dernier témoin de la couche dissoute, et pénétra de nouveau dans les argiles sous-jacentes. « Il semblait donc, d'après ces résultats, que la formation salée qui avait existé autrefois sous la voie ferrée, prolongation naturelle de la couche rencontrée au n° 1, fût à peu près dissoute et que les morts-terrains supérieurs se fussent affaissés peu à peu. « En tous cas, ce qu'il convient de retenir de cet ouvrage, c'est que, d'une part, on ne découvrit aucun vide, preuve que l'affaissement se propage de bas en haut d'une manière régulière à travers les marnes et argiles supérieures, et que, d'autre part, on ne rencontre plus de sel à dissoudre; il est donc certain que l'affaissement actuel doit être limité et prendre fin le jour où les diverses strates travaillées par l'eau auront été complètement tassées, comme en 1891-1892 prit fin l'affaissement similaire qui affectait la route nationale n° 4. Tome V, 1904.
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