Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
652
RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
développement. Nous avons eu par exemple sous les yeux un état des journées de condamnés fournies pour les recherches houillères du 31 janvier 1889 au 1" avril 1891, s'élevant au total à 14.825 journées, et nous avons retrouvé un arrêté du gouverneur du 10 avril 1891 affectant aux recherches houillères un crédit de 10.000 francs et 15.000 journées de condamnés. Mais ces chiffres seraient fort trompeurs si l'on ne donnait pas quelques indications sur la façon dont ces recherches étaient poursuivies. Elle avaient lieu sous l'autorité de la commission des recherches houillères, qui n'a compris comme membres ayant une compétence technique que deux ou trois ingénieurs civils des mines, et un contrôleur des mines, lequel a d'ailleurs" eu pendant un certain temps comme seul service celui desdites recherches. Mais ce contrôleur n'a fait, comme la commission même, que visiter de temps en temps les gisements et donner aux agents locaux des indications sur les travaux à exécuter, sans pouvoir jamais en suivre au jour le jour les détails, puisqu'il ne se trouvait pas sur place. Celui qui dirigeait sur place les travaux était un surveillant militaire de l'Administration pénitentiaire, qui, malgré toute la bonne volonté dont il pouvait faire preuve, n'avait naturellement aucune espèce de compétence technique, et qui ne pouvait que se conformer aveuglément à des instructions données des mois auparavant, au cours d'une visite plus ou moins rapide des travaux. Un exemple frappant des résultats obtenus ainsi est donné par l'exploration de la couche Loyaity à Moindou : à la suite d'une première visite de la commission, au cours dumois de février 1886, celle-ci avait prescrit l'exécution d'une galerie d'allongement dans la couche ; le 17 juillet, soit 5 mois après, au moment de la
deuxième visite de la commission, celle-ci constatait que: , « après avoir suivi la couche Loj'alty sur une certaine
LES GISEMENTS HOUILLERS
653-
« longueur, cette galerie (qui avait alors atteint 53 mètres <( de longueur) en était sortie complètement et était pour« suivie sans but aueun{*) ». Un coup d'œil jeté sur la fig. 5 de la Pl. II, représentant les recherches poursuivies pendant plus de trois ans' à la mine des Portes-de-Fer, montre combien elles ont été peu systématiques et combien faible a été le résultat obtenu. Un décompte des travaux exécutés par les soins de l'Administration pénitentaire à la Nondoué, du 16 octobre 1890 cr au l septembrel893, avec un effectif moyen de 21 hommes sous les ordres de deux surveillants, est bien significatif ; il mentionne l'exécution de : 2 kilomètres de route, une routetranchée de 190 mètres de long, 20 mètres de ponts, une caserne pour les surveillants, deux cuisines pour les surveillants, un magasin à outils, une forge, un blockhaus, une cuisine pour les condamnés, et une case, et, à côtç de cela, seulement 179 mètres de galeries souterraines, 12 mètres de puits, plus divers décapelages et tranchées. On voit par là combien peu productifs étaient des travaux auxquels on consacrait cependant pas mal de main-d'œuvre. En dehors du peu d'ardeur que les condamnés apportaient au travail et du peu de compétence spéciale de leurs surveillants pour le diriger, certaines raisons particulières rendaient l'efficacité de celui-ci encore plus faible, par exemple l'obligation, dont on ne s'est affranchi que tout à fait exceptionnellement, de ne travailler qu'à un poste de jour, obligation qui, lorsqu'il s'est agi de creuser des puits où les épuisements avaient une certaine importance, devenait un obstacle presque absolu à l'exécution du fonçage. Il n'est donc pas surprenant que de tels travaux aient (*) Rapport à la commission des recherches houillères du 24 décembre 1886, loc. cit., p. 42.