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LA FUSION PYRITEUSE
s'effectue avec une vitesse proportionnelle à la vitesse de gazéification du combustible, où tous les phénomènes sont par suite en parfaite concordance et où rien ne s'oppose, en théorie du moins, à la régularité de la descente des matières remplissant la cuve. Dans la fusion pyriteuse simple, l'élément combustible est le plus fusible de ceux contenus dans les charges. Il passe à l'état liquide vers 950° et cesse à peu près complètement, à partir de cette température, de dégager de la chaleur : il va s'accumuler dans le creuset, où il reste inerte, puisque l'oxygène du vent, introduit par des tuyères latérales, ne peut l'atteindre d'une manière efficace. Les gangues infusibles, au contraire, vont s'accumuler dans l'ouvrage sous forme de fragments solides sur lesquels le vent n'exerce aucune action susceptible de diminuer leur volume. Elles ne disparaîtront que lentement, sous l'action de l'oxyde de fer contenu dans le mélange d'oxyde et de sulfure qui ruisselle à leur surface. Cette action, assez lente par elle-même, sera plutôt contrariée par le refroidissement exercé par le vent sur les morceaux de gangue. Le fonctionnement hypothétique d'un four à cuve alimenté exclusivement de minerais sulfurés, sans addition de combustible solide et fixe, présenterait donc les traits caractéristiques suivants : 1° Le creuset et l'ouvrage, jusqu'à un certain niveau au-dessous des tuyères, seront occupés exclusivement par des fragments de gangue réfractaire, ne contenant plus aucun élément capable de dégager de la chaleur par oxydation ; 2° La diminution de volume de cette masse incombustible et infusible ne s'effectuera que par dissolution superficielle, sous l'action des matières fondues ruisselant à la surface des fragments qui la composent ; 3° Le dégagement de chaleur à l'intérieur du four sera
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dû exclusivement à l'oxydation de l'élément le plus faible des charges, à l'inverse de ce qui se passe dans les fours ordinaires ; il se manifestera surtout dans la cuve et deviendra très peu actif dans la zone des tuyères. Il n'existera aucune relation directe entre l'activité du soufflage et la vitesse de descente des charges. Dans de pareilles conditions, l'état de régime sera fort difficile à réaliser. Dès qu'on cessera de charger le combustible solide que l'on aura employé nécessairement pour la mise en marche, il s'accumulera dans l'ouvrage un magma de fragments de gangue incomplètement fondus et soudés entre eux ; ce sera l'origine d'un loup qui s'élèvera progressivement et finira par obstruer les tuyères. En vue d'éviter ces inconvénients, M. Lawrence Austin avait imaginé son tube central, inapplicable en pratique. Pour faciliter la fusion des charges, on peut recourir au chauffage du vent, mais la quantité additionnelle de chaleur introduite ainsi dans l'ouvrage sera encore, dans la plupart des cas, insuffisante pour assurer la descente régulière des charges. On ne l'obtiendrait que si le minerai était constitué par un mélange de sulfure et de gangue à la fois assez intime pour ne pas se liquater dans la zone supérieure de l'ouvrage et tellement proportionné, en même temps, que l'oxyde de fer produit par la combustion du sulfure donnât avec la gangue une scorie facilement fusible. D'après M. R. Carpenter (*), cette condition serait remplie par les minerais de Prescott (Arizona) et de Golden (Colorado), mais c'est là un cas exceptionnel. On verra plus loin qu'à Golden on ajoute environ 10 p. 100 de coke au minerai, tout en employant le vent chaud. En fait, la fusion pyriteuse simple n'a pu fonctionner régulièrement que dans des cas exceptionnels. La seule usine où elle soit pratiquée actuellement est celle de Mount (*) The Minerai Industry, t. X, p. 698.