Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
236
DÉGAGEMENTS
INSTANTANÉS
I
)' ACIDE
CARBONIQUE DANS
recoupe en partant du puits par des travers-bancs dirigés vers l'Est. A la recette inférieure de 250 mètres, on avait entrepris un travers-bancs dirigé vers l'Ouest, pour aller explorer la région située à l'Ouest du puits et qui est entièrement inconnue en profondeur. On comptait aller atteindre par ce travers-bancs un faisceau de couches inférieur à celui qu'exploite actuellement le puits de l'Arbousset, le faisceau duFeljas. A 70 mètres à l'Ouest du puits, le travers-bancs rencontra une couche de charbon très barré ayant 1 mètre environ d'épaisseur et plongeant à 30° environ vers l'Est. Le 8 mars, au matin, la sole du travers-bancs avait • complètement traversé la couche quand, vers 9 h 45, se produisit un dégagement instantané d'acide carbonique. Le puits de l'Arbousset étant un puits d'entrée d'air, l'acide vint envahir les travaux : 16 ouvriers qui ne purent se sauver à temps furent asphyxiés à différents étages. Autant qu'on a pu en juger après l'accident, le dégagement instantané ne parait pas s'être produit sur le tir d'un coup de mine. La quantité do déblais projetés par le dégagement a été considérable, environ 200 tonnes. Depuis que le travers-bancs avait rencontré la couche -de charbon, on avait constaté que l'air devenait lourd au front de taille. Il y avait déjà sans doute un dégagement continu d'acide carbonique, mais personne ne l'avait reconnu ni soupçonné. A la suite de cet accident, la poursuite du travers-bancs a été abandonnée : le travers-bancs a été fermé par un barrage et un tuyau a été établi pour conduire au jour l'acide carbonique qui se dégageait. Le 31 mars 1900, ce tuyau débitait encore par seconde un volume de 3 m ,32 ■d'un gaz composé de 91 p. 100 d'acide carbonique et9p. 100 -de gaz combustibles. On n'avait encore jamais vu auparavant de dégagement
LE
BASSIN
HOUILLER
DU
237
GARD
■ d'acide carbonique dans les travaux du puits del'Arbousset. Mais on avait eu, en 1881 et 1882, des dégagements abondants de grisou en traversant par le travers-bancs de l'étage inférieur des schistes ébouleux situés au mur du faisceau des couches exploitées. L'apparition inopinéede dégagements instantanés d'acide carbonique dans une région où la présence de l'acide carbonique n'avait jamais été reconnue et n'était nullement soupçonnée produisit dans le bassin houiller du Gard une très vive émotion. Il parut alors indispensable à l'Administration de faire procéder à une étude générale de l'atmosphère de toutes les mines du bassin houiller du Gard en vue de reconnaître l'abondance plus ou moins grande de l'acide carbonique dans ces mines. ENQUÊTE DE
SUR
LES
TENEURS
L'ATMOSPHÈRE DES
EN
ACIDE
CARBONIQUE
HOUILLERES DU
GARD.
L'Administration prescrivit par arrêtés préfectoraux que, pendant la durée d'une année, il serait procédé par les soins des exploitants, tous les mois, au moins deux fois jar mois, au dosage de l'acide carbonique contenu dans les retours d'air de tous les courants d'aérage principaux et secondaires. Pour la mine de Fontanes, sujette à des dégagements instantanés, ces dosages devaient être faits toutes les semaines. Ces dosages ont été exécutés par les exploitants du 1 er mai 1901 au 1" mai 1902. Pendant cette même période, le Service des Mines a fait, de son côté, de nombreux dosages pour vérifier les résultats obtenus par les exploitants et s'assurer que les dosages effectués dans les diverses mines étaient comparables entre eux(*). Le (*) Tout ce travail a été surveillé et dirigé par M. Leprinee-Hinguet, ingénieur des mines à Alais, qui a fait également toute la mise en œuvre des résultats des dosages dont il sera question plus loin. Tome VI, 1904.
16