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DÉCOMPOSITION DES CIMENTS A LA MER
cissement des liants hydrauliques est déplacée par les sels de magnésie. Le sulfate et le carbonate de chaux, au contraire, ne sont pas décomposés par les sels de magnésie, parce que ces deux composés calcaires sont beaucoup moins solubles que les composés magnésiens correspondants. Les lois de Berthollet s'appliquent donc bien encore dans ce cas. La décomposition complète des silicates et aluminates de chaux, par les sels de magnésie, n'est vraie que des composés hydratés formés pendant le durcissement. Il existe dos composés calcaires anhydres que les sels de magnésie ne décomposent pas, certains éléments des laitiers, le silicate monobasique de chaux et peut-être le silicate bibasique. Dans ce cas, on est en présence d'un phénomène d'ordre tout différent ; il n'y a plus équilibre chimique, il y a seulement absence de réaction; il n'y a pas lieu d'appliquer les lois de Berthollet, qui sont des lois d'équilibre, ne s'appliquant que dans le cas où les corps entrent réellement en réaction. Cette première réaction des sels de magnésie sur les sels calcaires des liants hydrauliques est suivie d'un second ordre de phénomènes : le chlorure de calcium et le sulfate de chaux formés aux dépens des sels de magnésie correspondants donnent lieu avec les constituants des mortiers à des phénomènes chimiques d'addition, plus importants encore que la substitution même de la magnésie à la chaux, à tel point que des dissolutions de chlorure de calcium additionnées de sulfate de chaux se comportent à peu de chose près, comme l'a montré M. Candlot, de la même façon que l'eau de mer. D'ailleurs, non seulement les sels de magnésie, mais en général tous les sels métalliques décomposables par la chaux : sels de zinc, de cuivre, de cobalt, etc., donnent lieu à des phénomènes semblables : déplacement de la base insoluble par la chaux, formation de chlorure et de sulfate de chaux. Et l'ac-
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tion de ces sels sur la rapidité de la prise, sur la désagrégation des mortiers, est de tout point semblable à celle de l'eau de mer; cela suffit pour montrer que c'est bien aux sels de chaux que sont dus les plus importants des phénomènes observés. Il y a donc lieu d'étudier en détail cette action des sels de chaux. Avant d'aborder cette étude, mentionnons l'action d'un? dernier constituant de l'eau de mer, important à prendreen considération malgré sa très faible proportion : c'est le bicarbonate de magnésie. Ce corps donne, au contact de la chaux, du carbonate de chaux et du carbonate de magnésie insolubles, qui viennent s'ajouter au mortier sans rien lui enlever, contrairement à ce qui arrivait avec les autres sels de magnésie, lesquels dissolvaient une quantité de sels de chaux équivalente à la magnésie précipitée. La présence des bicarbonates a pour effet de ralentir considérablement la désagrégation des mortiers : il suffit d'ajouter à une solution de sulfate de magnésie de faibles quantités de bicarbonate de potasse pour paralyser en grande partie son action néfaste. Action du chlorure de calcium sur la chaux. ■— Le chlorure de calcium se combine à la chaux libre pour donner un oxy chlorure de calcium ayant pour formule : CaCl 2 .3CaO.Aq.
D'après M. Ditte, ce corps se décompose par l'eau, mais la décomposition s'arrête quand le liquide renferme 100 grammes de chlorure de calcium par litre. Cette proportion est bien supérieure à celle qui peut se former aux dépens du chlorure de magnésium de l'eau de mer et, par suite, jamais on ne trouvera d'oxychlorure de calcium cristallisé dans le durcissement des mortiers au contact de l 'eau de mer. Au contraire, quand on gâche le ciment