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DÉCOMPOSITION DES CIMENTS A LA MER
la chaux : c'est la maçonnerie qui cédera la première, tandis que dans le premier cas c'était l'hydrate de chaux. C'est ainsi qu'on a vu se produire après plusieurs années d'emploi des accidents si graves avec des ciments magnésiens; c'est ainsi que la décomposition des ciments à la mer et aux eaux sulfatées se prolonge pendant des années sans interruption. Il faut dire, il est vrai, que ce n'est pas là la seule cause de la lenteur extrême de certaines décompositions des mortiers dans les maçonneries à l'air. Pendant les périodes de sécheresse, le travail de désagrégation n'avance pas ; il ne recommence que lorsque les mortiers sont mouillés. Dans les travaux à la mer, la désagrégation ne se produit qu'au fur et à mesure de la pénétration dans le mortier des sels dans l'eau de mer, pénétration très lente, comme nous l'indiquerons plus loin. Cette action des forces expansives sur les mortiers se manifeste à la fois par deux phénomènes distincts : un gonflement apparent, c'est-à-dire une augmentation du volume total et l'apparition des fentes. Très souvent on se contente, pour juger de l'altération d'un mortier, d'examiner à la vue la production de fissures superficielles, et parfois cependant des gonflements énormes peuvent être réalisés sans aucune fissure apparente : ainsi, en additionnant un ciment Portland de 1 0 p . 1 00 de magnésie calcinée impalpable, j'ai obtenu au bout de huit mois un gonflement représentant 30 p . 100 environ du volume initial sans l'apparition de la plus petite fissure. Le développement des fissures est d'autant plus accentué que le gonflement est plus rapide, d'une part, et, d'autre part, que les agents expansifs sont répartis d'une façon moins uniforme dans la matière ; la magnésie en gros grains aurait donné des fentes là où la magnésie très fine n'a donné qu'un gonflement uniforme.
DÉCOMPOSITION DES CIMENTS A LA MER
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TROISIÈME PARTIE. PHÉNOMÈNES PHYSIQUES DE PÉNÉTRATION DES SELS DE LA MER DANS LES MORTIERS.
Le mécanisme de la pénétration des sels de la mer à l'intérieur des mortiers a une importance capitale au point de vue de l'avancement de la décomposition. Si les mortiers étaient absolument compacts et ne pouvaient être attaqués que par leurs surfaces extérieures, leur destruction ne pourrait être qu'infiniment lente. Les sables, les pierres réduisent considérablement ces surfaces de contact et, de plus, les précipités gélatineux de magnésie, de silice et d'alumine provenant de la première action de l'eau de mer sur le ciment tendent encore à les protéger. En fait, tous les mortiers sont plus ou moins perméables, et l'expérience a montré que la rapidité de leur décomposition était intimement liée à leur porosité. Le fait avait été prévu par Vicat, et les résultats lamentables obtenus dans différents ports maritimes en employant des mortiers trop maigres ou faits avec des sables trop fins, c'est-à-dire des mortiers trop poreux, mettent hors de doute l'importance de ce point de vue. POROSITÉ.
La première idée qui se présente est que l'eau de mer pénètre dans les mortiers par filtration sous l'influence de différences de pression résultant des variations des niveaux des marées, du choc des vagues ou des dénivellations de l'eau dans les bassins de radoub. Aussi de nombreuses expériences ont-elles été faites sur la per-