Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
94
NOTE SUR LA RECONNAISSANCE D'UN NIVEAU AQUIFÈRE
n'est besoin de dire en effet qu'il faut se montrer tolérant au point de vue de la stricte potabilité de l'eau dans les régions qui nous occupent. Bêtes et gens s'accoutument d'ailleurs assez vite aux eaux même notablement salines : l'important est d'en avoir en quantité suffisante. Quant aux végétaux, ils sont indifférents aux sels magnésiens, même à haute dose. Le dattier notamment s'accommode parfaitement des eaux qui sont absolument impropres aux usages domestiques et à la boisson. De bons exemples de ce genre de sources ayant survécu à des émissions ophitiques se trouvent à Sfissifa, ville entourée par des épanchements de boues d'un gris clair et cendré que traversent la route. Une autre source de cette classe, tout à fait caractéristique, est à visiter sur la route de Tiourtel à Ain Melabed, un peu après l'embranchement de ce chemin sur la route de Géryville. Le tuyau de captage a été détruit parles indigènes ; mais la source, qui est importante, sourd au sommet d'un cône de dépôts en relation très nette avec des venues siliceuses et des épanchements péridotiques verts et rouges qui l'environnent. Ces eaux n'ont plus rien de particulier en tant que composition actuelle. Ce sont des eaux provenant du crétacé, qui utilisent, pour leur émersion, les anciennes voies d'émissions ophitiques. Comme ce genre d'épanchements est surtout fréquent le long des lignes de fractures et de plissements, c'est dans les régions isoclinales qu'il faut rechercher ces sources. Elles sont, pour la plupart, connues déjà par les nomades et utilisées par eux dans l'état primitif où elles se trouvent. 3° SOURCES DU NIVEAU DES « MARNES VERTES ». — C'est ce niveau qui alimente les oasis du Touat, du Tafilalet et de la région d'Ain Sefra. J'ai déjà indiqué sa position à propos de la géologie générale du pays. Je vais compléter,
DANS LE SUD-ORANAIS ET DANS LE SUD-MAROCAIN
95
par des coupes relevées dans la région d'Ain Sefra, la description de ce niveau. Je rappelle d'abord sa position exacte : au-dessus du néocomien formé de grès rouges qui couvrent les flancs des ridements montagneux alignés Nord-Est-Sud-Est, et au-dessous des grès blancs et des grès à dragées albiens. Le niveau en question est fréquemment accompagné de traces de minerais oxydés de cuivre, ayant donné lieu à des recherches assez nombreuses dans la région. PUISSANCE DE CES DIVERSES FORMATIONS. — Le néocomien mesure au moins 300 mètres ; l'urgo-aptien, 100 mètres ; le grès albion, dont une bonne partie a été arasée par l'érosion, au moins autant. Les couches calcaires supérieures n'existent pas à Ain Sefra : on les voit apparaître dans l'Est vers Ain Melabed avec des épaisseurs assez faibles ne dépassant pas 20 à 30 mètres. En tout, pour l'ensemble, 550 à 600 mètres, chiffre cité plus haut. Les marnes vertes ont elles-mêmes une puissance d'au moins 4 mètres. Ce chiffre estun minimum, car on ne connaît cette couche que par ses affleurements ou par des travaux très superficiels, c'est-à-dire par des portions très laminées de ce niveau marneux enserré entre des grès incompressibles. En définitive, ce qu'il faut retenir, c'est que les marnes vertes n'existent que dans une partie du bassin crétacé et que les surfaces d'absorption inférieures à son niveau sont infiniment plus développées que celles qui la couronnent. C'est une circonstance favorable à l'existence d'eaux artésiennes, et c'est ce qu'a démontré l'expérience à la mine d'El Hendjir : la majeure partie des eaux qui noient la mine vient du mur des marnes vertes. La carte géologique des environs d'Ain Sefra (fig. 1, Pl. III) montre clairement cette première constatation. Plissements du crétacé. — Je dois à M.Vivien, géologue