Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 156]

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LA FORMATION CHARBONNEUSE SUPRACRÉTACÉE

égards et partout l'empreinte manifeste, se traduisent de deux façons : par des chevauchements, laminages et renversements longitudinaux; par des décrochements transversaux. L'allure générale, en coupe transversale Nord-Sud, s'est trouvée suffisamment indiquée à diverses reprises pour que je n'aie pas besoin d'insister. Le refoulement du Sud vers le Nord, qui a culbuté tous les terrains à l'envers, a, dans le détail, produit des effets de laminage, qui sont particulièrement manifestes pour le charbon et qui donnent presque toujours à celui-ci une friabilité excessive, en faisant ressembler certains amas charbonneux à une véritable bouillie de charbon et de schiste broyés simultanément. L'impureté et la teneur en cendres de la houille en sont souvent la conséquence (par exemple, à Bodoshti et Vladschista). Je crois également que ces déplacements mécaniques se sont ajoutés aux conditions de sédimentation première, pour produire, dans les bancs charbonneux, une discontinuité trop habituelle et peut-être aussi pour accumuler, sur certains points, des masses de charbon, d'abord déposées sur une certaine longueur et, plus tard, mécaniquement concentrées en un paquet. Les petites failles sont, comme on pouvait s'y attendre, très nombreuses dans le détail des formations charbonneuses, et quelques mines accusent des coupes en dents de scie, où ce rôle des accidents mécaniques apparaît avec une netteté particulière : par exemple, celles de la concession Lef. Les accidents transversaux de direction Nord-Sud présentent un intérêt spécial pour la tectonique de la région. Je crois que l'on peut attribuer à un accident de ce genre le brusque début de la formation charbonneuse à l'Ouest de Tourlata, comme son élargissement soudain à Borouchtitza, et, enfin, son recul vers le Sud à Bela et

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Tersiobas. Il semble y avoir là trois décrochements successifs, ayant tous les trois agi dans le même sens, en reportant la lèvre droite de 7, 12 et 8 kilomètres vers le Sud par rapport à la lèvre gauche. Le long de ces trois accidents probables, les terrains se sont trouvés momentanément tordus et déviés dans le sens Nord-Sud d'une façon qui contraste aussitôt avec leur direction Est-Ouest habituelle. D'autre part, le sénonien apparaît en contact avec des terrains, qui sont de plus en plus anciens quand on va du Nord au Sud. Par exemple, à l'origine du bassin (Ouest de Tourlata), le contact se produit, du Nord au Sud, avec le tithonique ; puis il a lieu avec le lias, puis avec le trias, puis avec le cristallin. On serait donc porté à supposer que, plus à l'Ouest, la formation charbonneuse peut exister, au Nord du tithonique (vers Gabrovo), sous un manteau de flysch, par lequel elle est, en tout cas, complètement masquée. De tels décrochements transversaux paraissent même affecter les contacts du sénonien et du flysch (Est de Radevtsi, région du Belno Vrech). La fracture présumée, qui passe ainsi à l'Est de Radevtsi, se trouve manifestée, en outre, par l'existence dans cette région d'une série de très étroits pointements basaltiques, qui en démontrent l'âge récent. Peut-être cette traînée basaltique NordSud va-t-elle se raccorder avec celle si remarquable que M. Toula a signalée et que la carte de M. Wankoff figure de Sistov (sur le Danube) à Seljvi; il est cependant plus probable qu'elle continue un autre décrochement parallèle à l'Est de celui de Sistov, qui serait ainsi la première marche occidentale de cette sorte d'escalier : la dernière ayant pour effet de limiter le Balkan lui-même vers Slivno. 4° Description des principaux affleurements charbonneux et gisements fossilifères. — Des affleurements charbonneux ont été reconnus et explorés par galeries en de très nombreux points, que l'on trouvera signalés sur la