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LA FORMATION CHARBONNEUSE SUPRACRETACÉE
Dans le pays, les ouvriers à la journée se payent eu moyenne 2 francs ; les mineurs à la tâche arrivent à gagner 3 à 4 francs par jour; le mètre courant de galerie revient (pose des cadres compris) à environ 5 francs dans le charbon, 9 à 24 francs en travers-bancs. Le charbon abattu peut coûter, suivant les cas, de 6 à 10 francs la tonne. Mais ce prix est énormément accru par les transports, qui, actuellement, rendent l'exploitation presque partout à peu près impossible. Sauf à la mine Prinz Boris, où il existe des plans inclinés, il faut d'abord une descente à dos de chevaux jusqu'à la vallée, qui coûte à elle seule 5 à 10 francs par tonne, puis un transport jusqu'à une des petites villes situées sur le bord des Balkans, transport qui se fait également par chevaux et ne peut revenir à moins de 14 à 20 francs. Avec la nouvelle ligne qui doit relier Radevtsi à Tirnovo, on compte sur un prix de 7 à 8 francs pour le transport de Radevtsi jusqu'au Danube. Quels sont les débouchés possibles de tels charbons, soit en Bulgarie, soit à l'exportation ? Il suffira d'indiquer ici par quelques chiffres les éléments du problème. La consommation de houille et de coke en Bulgarie est actuellement très restreinte. La Bulgarie est une contrée essentiellement agricole, dont la richesse est dans l'agriculture. Malgré le développement remarquable de ce pays, bien surprenant quand on pense qu'en 1878, il y a vingt-sept ans, il était encore soumis à la barbarie turque, et malgré les grandes qualités de travail de ses habitants, l'industrie reste rudimentaire et les besoins en charbon sont peu importants, bien que les petites villes des Balkans, G-abrovo, Slivno, Kasanlik, aient déjà quelques usines (fabriques de drap, de bière, etc.), qui se développeront sans doute dans l'avenir. La consommation totale de charbon en Bulgarie a été, en 1903, de 140.000 tonnes, et celle de coke de 700 tonnes.
DES BALKANS
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Cette consommation est alimentée principalement par la mine de lignite de Pernik (S.-W. de Sophia), dont la production est d'environ 110.000 tonnes (76.000 tonnes de première qualité, 14.000 de deuxième et 16.000 de troisième en 1903) et peut, selon toute vraisemblance, se maintenir longtemps à ce chiffre. Cette mine alimente notamment le chauffage de Sophia et les chemins de fer. D'autres mines de lignite bulgares (Balcau, Bobosdale) ont produit, en 1903, 5.000 tonnes. Il est entré en outre, surtout pour la consommation des ports de la mer Noire, environ 27.000 tonnes de charbon étranger (11.800 tonnes de charbon anglais, 7.300 de charbon d'Héraclée, 8.000 venant d'Autriche ou de Russie). Le lignite de Pernik se vend sur la mine : 12 francs la première qualité (morceaux de 25 millimètres), 9 francs le tout-venant. Le charbon anglais vaut environ 32 francs la tonne à Varna et celui d'Héraclée 22 francs. Le consommateur arrive à payer le charbon anglais, dans la vallée du Danube, de 35 à 46 francs. Parmi les pays voisins où l'on pourrait tenter une exportation, la Serbie n'a pas d'industrie et se fournit en charbon par l'Autriche, ou par quelques petites mines de lignites, dont la principale à Senje (étage sarmatien) a produit 40.000 tonnes en 1898. La Roumanie est, au contraire, un pays relativement riche, où les besoins de combustibles sont importants. Mais, par suite du grand développement qu'a pris dans ce pays l'industrie du pétrole, l'usage des résidus de pétrole tend de plus en plus à se substituer à celui de la houille. La Roumanie, qui importait 10.000.000 de francs de combustibles en 1898, n'en a plus importé que 5.000.000 en 1903, sur lesquels le charbon proprement dit, rapporté comme lest à bas prix de Rotterdam jusqu'aux ports de la mer Noire (Galatzi ou Constanza) et vendu par suite 20 à 25 francs la tonne sur la côte, entre à peine pour 6