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L'EXPLOITATION
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dans les campagnes est du reste de qualité très inférieure. Les grandes raffineries livrent en général au commerce un bon pétrole lampant ; il n'en est pas de même des petites fabriques, qui ont beaucoup de peine à vendre les éléments accessoires de l'épuration (essences et huiles lourdes) ; obligées de réserver leurs produits les plus purs aux communes urbaines, pourvues d'un contrôle sévère, elles écoulent tout le reste (lampants et sous-produits mélangés) dans les villages et les hameaux, sous le nom spécial de pétrole de campagne. Ce dernier produit dégage des vapeurs très inflammables ; il brûle mal dans les lampes, et vicie rapidement l'air des habitations. Ces abus ont motivé l'intervention récente de l'Administration, qui a fixé à 10 p. 100 dans le pétrole lampant la proportion maximum d'huiles lourdes distillant à 270° C, et limité, d'autre part, le point d'inflammabilité à 23° C(*). Les conditions de vente sont d'ailleurs très défectueuses et laissent aux intermédiaires un bénéfice absolument exagéré. Le pétrole lampant se paie à l'usine 8 à 10 francs les 100 kilogrammes ; il est grevé d'un impôt de 7 francs et d'une taxe d'octroi de 12 francs. Il revient ainsi au débitant, à l'intérieur de la ville, à 27 ou 29 francs les 100 kilogrammes ; celui-ci les revend au consommateur à 36 ou 38 francs ; les bénéfices des intermédiaires s'élèvent donc annuellement à près de 3 millions de francs. Ces abus se pratiquent d'ailleurs à l'abri d'une taxe de douane (15 francs par 100 kilogrammes de pétrole raffiné étranger), dont le seul effet est ainsi de protéger l'intermédiaire aux dépens de l'exploitant et du consommateur. On a proposé, afin de remédier à cette situation, d'accorder à l'État le monopole de la vente ; la véritable solution (*) Les conditions de sécurité exigeraient même, dans un pays où l'été est très chaud, une limite inférieure de 36* à 38° pour le point d'inflammabilité. On a cru devoir s'en tenir à la limite de 23°, afin de ménager la petite industrie.
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serait sans doute d'organiser plus méthodiquement le commerce intérieur. Il s'est formé pendant l'hiver 1899-1900 un essai de cartel pour la vente du pétrole lampant. Les prix s'élevèrent aussitôt d'une manière exagérée (de 8 à 22 francs) ; l'opinion publique protesta avec énergie contre une pareille exploitation, qui ne faisait que s'ajouter à celle des intermédiaires. On alla même jusqu'à demander la suppression des taxes de douane sur le pétrole étranger ; le Gouvernement repoussa naturellement la demande, mais imposa aux cartellistes des prétentions plus modestes. — Les prix du pétrole raffiné ont été en moyenne, dans ces dernières années (par 100 kilogrammes pris à l'usine) : SAISON
1895 1890 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903
D ETE
12 francs
8 8 8
SAISON D HIVEli
13 13 12 II
10' -22 f (formation du cartel) i f ,50 (difficultés du renouvellement du carter
7' ,50 9 1 ,50 9' 10 12
Emploi des résidus. — Les résidus représentent le deuxième facteur important de la consommation ; de très sérieux efforts sont faits depuis quelques années pour en développer l'emploi sous forme de combustible ; cette question est intimement liée à l'accroissement de la production, et elle présente assez d'intérêt pour nous y arrêter quelques instants. Les résidus représentent les produits qui passent à la distillation au-dessus de 250 à 300° C. Leur couleur est vert olive, l'odeur légèrement bitumineuse. Très visqueux a 5°, ils ne reprennent leur fluidité qu'au-dessus de 30° C. Le Cahier des Charges des Chemins de fer roumains leur