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L'EXPLOITATION OU PÉTROLE EN ROUMANIE
comme ingénieur ou conducteur de travaux, aux plans à dresser, aux échantillons à recueillir, etc. Il est, du reste, question de créer une Section des Mines à l'École des Ponts et Chaussées deBukarest. Certaines sociétés ont déjà confié la direction de leurs travaux à des ingénieurs roumains, formés soit à Paris, soit à Freiberg ; les principales entreprises possèdent enfin depuis quelques années un géologue attitré. Les pouvoirs publics, de leur côté, ne sont pas restés inactifs : un laboratoire de chimie très perfectionné a été annexé au Ministère des Domaines. Une somme de 75.000 francs a été consacrée à l'étude d'ensemble des régions pétrolifères dont une commission spéciale a été chargée (*). On a enfin décidé la création d'une École de maîtres sondeurs à Campina. Celle-ci fonctionnait déjà au mois d'avril 1904 : elle fournira aux. diverses entreprises un personnel de surveillance pourvu des capacités suffisantes, et recruté autant que possible parmi l'élément indigène. Organisation commerciale. — Le défaut d'organisation commerciale n'a pas été moins funeste au développement des entreprises que l'absence des connaissances techniques les plus indispensables. Pendant près de quarante ans, les différents producteurs n'ont songé qu'à s'entredéchirer, au lieu de s'unir contre leurs deux grands rivaux, l'Amérique et la Russie. Tandis que les diffé♦ rentes formes de l'organisation commerciale moderne (trust, syndicat, cartel) fleurissaient dans ces deux pays, l'industrie roumaine se débattait au milieu des rivalités intestines de Société à Société. Si réservé que l'on doive se montrer en face de ces associations diverses, on ne saurait en méconnaître l'utilité, dans un pays neuf et (*) Cette Commission se compose de M. Alimaneshtiano, ingénieur en chef des Mines (ancien élève de l'École des Mines de Paris), de M. le professeur Mrazec et de M. Vintila Bratiano, député, ingénieur.
L'EXPLOITATION DU PÉTROLE EN ROUMANIE
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pour une exploitation naissante. L'industrie du pétrole en Roumanie est loin de connaître encore la période de prospérité où l'initiative individuelle peut reprendre tous ses droits. Les exploitants ont fini par le comprendre, et, après trente années de luttes stériles, ils ont cherché un terrain d'entente; le but n'est pas encore complètement atteint, mais les résultats acquis sont loin d'être •négligeables. Les premières négociations ont eu lieu en 1899 au sujet du pétrole lampant ; nous avons indiqué plus haut les abus auxquels donnèrent lieu ces premières tentatives, la hausse exagérée des prix et l'intervention nécessaire des pouvoirs publics. Des négociations nouvelles furent reprises en 1901 sur des bases plus raisonnables: trois dos principales fabriques s'engagèrent à fixer d'un commun accord les prix de vente, au début de chaque mois, et à refuser les marchés à crédit ou à long terme ; on s'imposait un prix maximum, afin de ne plus retomber dans l'erreur de 1899. D'autres fabriques ne tardèrent pas à adhérer à l'entente ; les prix, qui. variaient de 6 fr. 50 à 7 francs, s'élevèrent à 12 francs, aux seuls dépens des intermédiaires. Des difficultés survinrent en 1902 au moment du renouvellement du contrat, Une Société dont la production venait d'augmenter dans une proportion considérable préféra travailler à son compte. Le lendemain, la Société Steaua Romana baissait à 5 francs le prix du pétrole lampant : un tel effondrement des cours ne pouvait être que passager, et les dissidents durent proposer eux-mêmes la reprise des négociations. Après de longues discussions, on aboutit à la conclusion d'une entente qui fixait les prix entre 8 et 10 francs ; le délai du contrat était de huit mois seulement, 11 fut renouvelé à deux reprises, en 1903 et 1904, pour une durée d'un au, et l'entente actuelle semble devoir se maintenir.