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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU
charbon. Les deux ouvriers travaillant au montage furent asphyxiés ; deux autres, qui se trouvaient à 20 mètres du pied de cet ouvrage, eurent le temps de s'enfuir. En raison de cet accident, qui avait d'ailleurs été précédé de trois autres dégagements analogues survenus dans le même quartier sans causer d'accident de personnes, une réglementation identique à celle des mines de Fontanes fut appliquée à la mine de ^Charbonnier : interdiction du travail au pic, exploration préalable des avancements par trous de sonde de 3 mètres au moins de longueur, emploi exclusif des coups de mine pour l'abatage, tirage électrique de ces coups à la fin du poste. De plus, des lampes allumées en permanence furent échelonnées sur les galeries aboutissant à tout chantier où la présence de l'acide carbonique avait été constatée, avec consigne d'en barrer l'accès si les lampes venaient à s'éteindre. Le travail des avancements dut se faire à un seul poste, avec inspection obligatoire des chantiers soir et matin. Enfin, tous les travaux d'avancement furent suspendus dans la mine jusqu'à organisation complète d'un aérage indépendant pour le quartier suspect. Malgré ces précautions, qui furent observées, un nouveau dégagement instantané de gaz carbonique tua 3 nouvelles victimes dans le quartier sud de la même mine, le 4 février 1903. A la suite du tirage d'un coup de mine au niveau 268 de ce quartier, un énorme dégagement instantané de ce gaz vint à se produire , proj étant 200 tonnes de charbon ; le volume de gaz envahissant la mine fut évalué à 6.000 mètres cubes. A la suite de cette nouvelle manifestation d'un danger qui s'affirmait de plus en plus, une réglementation plus sévère, calquée sur le nouveau règlement de Fontanes, fut mise en vigueur : évacuation totale de la mine avant le tirage des coups de mine, mise à feu électrique de ceux-ci au moyen d'un poste de tir placé au jour, et rentrée prudente dans la
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mine après le tirage par des hommes spéciaux chargés d'inspecter l'atmosphère. 2° Asphyxie par des fumées d'incendie . — Le 26 octobre 1 899 , 4 ouvriers périrent asphyxiés dans l'ardoisière souterraine de l'Espérance, exploitée par la Commission des ardoisières d'Angers à la Pouëze (Maine-et-Loire). La chambre d'extraction de l'ardoisière, dont le plafond se trouvait à87 mètres de profondeur, était desservie par un puits d'extraction et un puits de service, communiquant ensemble par une galerie, à 52 mètres de profondeur ; à ce niveau, le puits de service était divisé par un palier en deux tronçons formant baïonnette. Le dimanche 22 octobre, un incendie, dû au foyer d'une chaudière installée dans le puits d'extraction, au même niveau de 52 mètres, détruisit la charpente de ce puits: en trois heures tout était consumé, et le puits s'éboulait, sans d'ailleurs occasionner d'accident de personne, le personnel étant complètement sorti de l'ardoisière. Quatre jours après, le 26, le directeur des travaux résolut de reconnaître l'état de la chambre d'exploitation souterraine, et descendit à cet effet par les échelles du puits de service, accompagné do 5 ouvriers ou contremaîtres. Arrivé au palier du niveau 52, que les fumées chargées d'oxyde de carbone avaient envahi par la voie de communication avec le puits d'extraction, il tomba asphyxié, et 3 de ses compagnons périrent avec lui. A la suite de cet accident, l'installation de tout foyer ou chaudière dans les travaux souterrains des ardoisières a été interdite, sauf autorisation spéciale du préfet. Déplus, h a été recommandé d'employer dans les installations ultérieures des matériaux de construction non combustibles ; enfin des mesures ont été étudiées pour supprimer les multiples causes d'incendie qui peuvent exister tant au jour qu'au fond, ainsi qu'en vue d'éteindre dès leur début les incendies qui pourraient survenir.