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COMMISSION DU GRISOU
entre les plateaux de manière à lécher successivement toutes les surfaces et à se débarrasser complètement de son acide carbonique. Une feuille de papier buvard placée au fond de chaque corbeille sur le treillis métallique absorbe l'humidité en excès. Avec ce dispositif de corbeilles on obtient une surface absorbante considérable, environ 2.300 centimètres carrés pour l'ensemble des deux cylindres. Les deux cartouches contiennent environ 1 .000 grammes de potasse, ce qui correspond à une marche de deux heures de l'appareil. L'air ainsi régénéré s'échauffe par suite de la fixation de l'acide carbonique sur la potasse. Pour le refroidir, on le fait passer dans un réfrigérant (a, fig. 1), constitué par un cylindre de tôle à double paroi (*). Le tuyau de sortie de cet air régénéré vient s'embrancher sur le tuyau d'amenée d'oxygène pur. Cet oxygène sortant sous pression par un orifice de très petit diamètre fait office d'injecteur et détermine un appel de l'air à travers le régénérateur et tout l'ensemble de l'appareil, qui vient en aide à la respiration de l'homme et lui enlève toute sensation de gène. Le poids de l'appareil, 13 kilogrammes, bien que relativement élevé, n'est pas excessif; on s'y habitue rapidement. Il est d'ailleurs difficile pour un appareil à régénération de descendre au-dessous. Essai de l'appareil. — J'ai procédé, à la caserne des sapeurs-pompiers de la rue [Jean-Jacques-Rousseau, à un essai de l'appareil, dans lequel j'ai moi-même séjourné pendant vingt-cinq minutes environ en deux reprises dans (*) C'est là un des points faibles de l'appareil et le plus exposé aux avaries. 11 sera d'ailleurs bon de protéger l'ensemble parune couverture en cuir.
RAPPORT SUR L'APPAREIL GUGLIELMINETTI-DRAGER 675
la cave d'exercice, où on avait allumé un grand feu de paille humide. La cave était pleine de fumée âcre et le séjour sans appareil y était parfaitement impossible. J'ai pu constater ainsi : 1° l'isolement parfait du masque respiratoire moyennant certaines précautions, au moment de la mise en place, que l'expérience indique rapidement ; le menton doit être appuyé sur une lanière disposée à cet effet; 2° la très grande facilité de respiration que je n'ai trouvée ni gênée, ni pénible à aucun titre; 3° l'absence totale d'inconvénient dû à l'élévation de température de l'air ; 4° la liberté complète des mouvements ; 5° la légèreté du casque et la douceur du contact avec le pneumatique ; 6° la légèreté relative de l'appareil, dont le poids est bien réparti sur les reins et les épaules. En ce qui concerne la facilité de la respiration et la température de l'air, l'observation que j'ai faite personnellement n'est pas suffisante pour permettre une conclusion définitive. Il aurait fallu pouvoir faire avec l'appareil des expériences suivies dont je n'avais pas les moyens. J'ai cependant essayé de me rendre compte de ce qui se passe au bout d'un temps plus long en faisant endosser l'appareil par un s,apeur-pompier qui l'a gardé pendant un peu plus d'une heure. J'ai pu constater, en mettant un thermomètre à l'intérieur du masque, que la température ne montait pas au-dessus de 25°, même après un séjour dans la cave de près d'une heure, entrecoupé, il est vrai, de sorties à l'extérieur où la température était voisine de 2° ; en quittant l'appareil, le sapeur paraissait en état normal, ni déprimé, ni congestionné, et déclarait n'avoir éprouvé aucun malaise ni aucune gêne dans sa respiration. Les cartouches du régénérateur étaient à ce moment à une température élevée, que je n'ai pu mesurer au thermomètre, mais telle qu'on ne pouvait y tenir la main; le réfrigérant était à une température notablement inférieure, quoique encore assez chaud ; et il ne m'a pas paru impos-