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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
Cour, qui leur paraissait si mal comprendre les devoirs de sa charge ; il a même insinué, qu'ayant eu autrefois des intérêts dans certaines des mines du district, ce magistrat avait manqué d'impartialité. La démarche ainsi faite au su et au vu de tous ne parait avoir été ni le fait personnel du président, qui portait d'ailleurs une large part de responsabilité dans la genèse du différend qui avait tourné si mal(*), ni le premier mouvement de gens qui useraient largement des vingt-quatre heures que l'on a pour maudire ses juges, puisque cette démarche n'a été faite au nom de l'Union que trois mois après le prononcé de la sentence, et puisque l'Union a eu l'occasion de la sanctionner par un vote en règle. En effet, l'incorrection delà démarche en question ayant été reprochée à son auteur au cours d'une réunion de l'Union, celui-ci a cru devoir démissionner, afin de provoquer une manifestation sur son nom ; au moment même de mon séjour dans le district, soit cinq mois après le jour où la sentence avait été rendue, il a été réélu président de l'Union. Quoi qu'il en soit du mécontentement manifesté de la sorte par les ouvriers, ils se sont inclinés devant la décision qui leur portait ainsi grief. Mais il est loin d'être sûr qu'il en serait toujours ainsi : le président de l'Union, le même qui avait demandé la révocation du président de la Cour, sans doute dans l'espoir d'obtenir de son successeur la revision de la sentence, n'a pas hésité à me déclarer que le tort des ouvriers dans cette affaire avait été de ne pas se mettre en grève après le prononcé de la sentence afin d'obtenir bon gré mal gré ce qu'ils se croyaient en droit de réclamer de leurs patrons ! L'avantage capital que doit présenter l'arbitrage obli(*) Il n'est pas inutile de noter ici que l'Union, ayant succombé, a eu à supporter tous les frais relatifs à tous les délégués et témoins qu'elle a fait entendre, frais qui ne ss sont pas montés à moins de 1.523 î, soit 38.123 francs.
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gatoire, tel qu'il est organisé en Nouvelle-Zélande, à savoir d'éviter toutes grèves, est donc moins certain qu'on ne serait tenté de le penser. Un autre avantage du même ordre, que l'on se plait souvent à lui attribuer, m'a paru plus problématique encore : c'est celui de la tranquillité qu'il apporte dans les relations entre patrons et ouvriers, et des justes satisfactions qu'il assure à ces derniers. La tranquillité est tout d'abord loin d'être complète, dans un cas comme celui que je viens de citer, tandis que le conflit est pendant, et parfois même une fois qu'il a été résolu; d'autre part, soit parce que telle ou telle circonstance nouvelle vient à se produire, soit parce que l'échéance de la sentence en vigueur est plus ou moins prochaine, les ouvriers peuvent avoir bien souvent l'occasion de retourner devant la Cour, lorsqu'ils n'ont pas obtenu d'elle toute satisfaction ; et il y a là pour eux. occasion de s'agiter tout comme ailleurs en vue d'obtenir de nouveaux avantages. Il est cependant juste de reconnaître que tout règlement formel, pour un temps déterminé, des conditions du travail doit toutefois amener une certaine tranquillité passagère dans les relations entre patrons et ouvriers, surtout si, comme cela était presque partout le cas lors de mon séjour en Nouvelle-Zélande, ce règlement a eu lieu en faveur des ouvriers, et à supposer en outre que les patrons s'y tiennent loyalement. Quant à la satisfaction éprouvée par le personnel, elle m'a paru beaucoup moins manifeste encore ; sans doute, au lendemain d'un arrangement ou d'une sentence leur accordant dos avantages nouveaux, les ouvriers en ont généralement quelque contentement, de même qu'ils en éprouveraient un de quelque manière que ces avantages leur fussent concédés; mais ils ne tardent pas ensuite, et cela est trop humain pour ne pas se produire, à substituer aux reven-