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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
charbonnages du Sud, les ouvriers réclamaient la limitation stricte à huit heures de la durée du travail de tous les mineurs ; cela revenait à l'abolition pour les piqueurs dû système des deux postes de huit heures chevauchant l'un sur l'autre de manière à maintenir l'activité des roulages et services accessoires de la mine pendant dix heures, organisation du travail sur laquelle je reviendrai. La Cour n'a pas voulu introduire dans sa sentence la limitation réclamée et, dans les explications dont il a fait précéder le prononcé de sa décision, son président s'est exprimé en ces termes : « L'adoption du poste unique de huit heures « serait vraisemblablement étendue à tous les districts mi« niers. C'est là une question d'une très grande importance, >< et, puisqu'il s'agit de créer un précédent qui serait sans « doute suivi dans toutes les houillères de la Nouvelle-Galles « du Sud, j'estime que le règlement de la question doit être « laissé au pouvoir législatif (*). » Il est un seul point, relativement aux conséquences de la loi d'arbitrage de la Nouvelle-Galles du Sud, sur lequel je tiens à insister, c'est celui qui a trait à la suppression des grèves. J'ai discuté la question d'une façon générale au sujet de la Nouvelle-Zélande, et j'ai fait allusion aux exemples que la Nouvelle-Galles du Sud a déjà donnés avec sa loi d'arbitrage toute récente; j'en dirai quelques mots ici. Je mentionnerai d'abord un vioient conflit qui se déroulait pendant mon séjour dans la Colonie, bien qu'il n'ait pas eu rapport aux mines. Il s'agissait de la fort importante industrie de la laine : les tondeurs de moutons, gravement atteints par les conséquences de la sécheresse 0
(*) Gomme je l'indiquerai ci-après, en Nouvelle-Zélande la durée du travail dans toutes les mines est légalement limitée à huit heures du jour au jour; en Nouvelle-Galles du Sud, il n'y a aucune limitation légale ed ce genre pour les ouvriers des houillères.
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qui, décimant les troupeaux, leur enlevait le travail en même temps que la cherté de la vie augmentait considérablement, réclamaient aux propriétaires de troupeaux, non moins sérieusement affectés qu'eux-mêmes par cette calamité, une augmentation du prix payé pour la tonte du cent de moutons. Cette augmentation leur ayant été refusée, les tondeurs de moutons ont fait grève sans recourir à l'arbitrage, et se sont immédiatement mis en mesure d'arrêter les ouvriers étrangers à la corporation qu'on embauchait pour venir faire la tonte, les empêchant, malgré la police, de se rendre au travail, commettant même des violences sur eux, pénétrant de force dans les propriétés privées, etc. (j'ai sous les yeux le compte rendu de plusieurs condamnations correctionnelles prononcées contre des grévistes pour ces faits). La grève n'a pris fin qu'au bout de près d'un mois, par la capitulation des grévistes après épuisement de toutes les ressources qui leur permettaient de vivre. L'industrie des mines n'est d'ailleurs pas exempte de semblables conflits : au milieu du mois d'août 1902, une grève, sans grande importance il est vrai, a éclaté parmi les rouleurs d'un des petits charbonnages de la Colonie (le charbonnage de Burwood), non affiliés à l'Union des mineurs; voulant protester contre l'embauchage d'un couleur avec un salaire inférieur au taux normal, ces ouvriers ont cessé le travail, et ont arrêté de la sorte pendant plusieurs jours toute l'exploitation de la mine, sans qu'il ait été fait appel à la Cour d'arbitrage. Mais le cas le plus intéressant dont j'aie à faire mention est celui qui s'est produit au début de l'année 1904 dans le district houiller de Teralba (bassin de Newcastle) : les ouvriers de deux des mines du district [houillères de Rhondda, et « Northern Extended Collieries », employant respectivement 70 et 120 mineurs avec des productions (*) Chiures de 1901.