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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
années auparavant, et qui avaient à tout moment le choix entre les salaires modestes, mais assurés, que leur offraient les exploitations importantes, et la vie aventureuse, mais le plus souvent misérable, du chercheur d'or à son compte. A côté de cela la dissémination relative de la plupart des gisements aurifères actuellement exploités est également peu favorable à l'élévation des prétentions des mineurs ; au contraire, les mines de houille, concentrées en des bassins peu nombreux, réunissent une population ouvrière considérable en quelques centres seulement, et c'est ce qui facilite singulièrement les groupements syndicaux des houilleurs, lesquels, surtout en Australasie, sont un des facteurs importants de l'élévation des salaires. Il faut enfin tenir compte du caractère de nécessité impérieuse qu'ont très vite pris la continuité et la régularité de l'exploitation des houillères de Nouvelle-Zélande et d'Australie, sitôt que les divers bassins importants se sont créés, en même temps que s'ouvraient des débouchés pour lesquels leurs fournitures sont immédiatement devenues indispensables. Tout au contraire, l'or surtout, mais même les métaux que produisent les autres mines métalliques de rAustralasie, objets d'une faible consommation sur place et destinés beaucoup plutôt à l'alimentation du marché mondial, seraient facilement remplacés dans tous leurs usages par les produits des mines similaires des autres parties du monde. C'est ce qui explique que, là-bas comme chez nous, une grève, ou une simple menace de grève, ait un caractère tout particulièrement redoutable, et par suite une efficacité beaucoup plus grande pour l'obtention d'augmentations de salaires, lorsqu'il s'agit de bassins houillers. Telles sont les trois principales raisons qui me paraissent pouvoir faire comprendre que la situation des ouvriers qui extraient la houille en Australasie soit notablement
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meilleure que celle des mineurs qui travaillent dans les mines d'or, de cuivre ou de plomb argentifère. C'est ce que montrent les quelques chiffres que je donne ci-dessous relativement aux salaires. Taux des salaires à la journée dans les différentes régions. — Quoi qu'il en soit, j'ai groupé dans les tableaux suivants les renseignements qui permettent de comparer les salaires que gagnaient, au moment de mon séjour dans les différents districts miniers, les ouvriers de ces districts. Il est cependant nécessaire d'ajouter que, si les salaires dans les mines d'or sont en principe fixes, ceux des deux plus importants tout au moins d'entre les bassins houillers de l'Australasie (Neweastle et Wollongong) varient suivant une échelle mobile en raison des prix de vente du charbon : ces prix étant demeurés hauts pendant mon séjour, il s'ensuit que les salaires que j'ai vu gagner par les houilleurs étaient relativement élevés. Mais quelques années auparavant ils étaient, dans l'ensemble, de 1 sbelling par jour, soit 1 fr. 25, plus bas que ceux que je donne ci-dessous; c'est dire qu'ils n'étaient guère plus élevés que ceux des mineurs d'or des districts placés dans des conditions économiques comparables à celles des bassins houillers. Il n'en reste pas moins qu'en moyenne les salaires des houilleurs sont notablement supérieurs à ceux des autres mineurs. Je dois d'ailleurs faire observer que précisément dans les périodes où le charbon se vend mal, par suite d une surproduction par rapport aux besoins, les raisons que je donne ci-dessus pour expliquer l'élévation des salaires dans les mines de houille au-dessus de ce qu'ils sont dans les mines métalliques tombent en partie; la dernière même d'entre elles se retourne complètement. Si l'on examine d'abord les salaires dans les différentes régions minières de la Nouvelle-Zélande, qui sont dans