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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
que, contrairement à ce que l'on s'imaginerait volontiers, les salaires journaliers sont sensiblement plus élevés dans les houillères (*) que dans les mines d'or et même que dans les mines métalliques en général. C'est là un fait un peu surprenant, non seulement pour celui qui parts* gérait cette superstition que, parce qu'âne mine est une mine d'or, c'est-à-dire une mine où l'on trouve le plus précieux des métaux, elle doit nécessairement être plus riche qu'une mine d'un autre minéral, qu'elle doit donner de plus beaux bénéfices à ceux qui l'exploitent, et qu'elle peut donc permettre de rémunérer plus largement le travail des ouvriers grâce auxquels le précieux métal est mis au jour, mais encore pour celui qui a pu examiner les conditions du travail dans les mines métalliques, et tout particulièrement dans les mines d'or des districts un peu anciens, tels que Bendigo et Ballarat dans l'Etat deVictoria, Orange en Nouvelle-Galles du Sud, Gympie dans le Queensland, Thames et Waihi en Nouvelle-Zélande. Dans ces districts, les puits sont en effet assez profonds aujourd'hui ; et, après avoir enlevé autrefois les plus belles parties de riches filons, on en est réduit actuellement à poursuivre jusque dans leurs étranglements les ramifications et les branches pauvres de ces filons, ce qui rend le travail du mineur notablement plus pénible et plus dangereux que dans les houillères. Les chantiers sont donc étroits, chauds, mal aérés, fréquemment fort humides, ailleurs infestés par la poussière que produisent les perforatrices ; leur atmosphère est souvent pour longtemps rendue difficilement respirable par l'emploi de quantités importantes de dynamite. Enfin les installations sont faites (*) La différence est surtout sensible lorsque l'on compare les piqueujfs, qui abattent le charbon, aux mineurs, qui abattent le minerai dans les mines métalliques; elle est moins marquée pour les ouvriers auxiliaires, boiseurs, rouleurs, etc., et pour les ouvriers du jour ; cela tient en partie à ce que pendant longtemps les Unions des bassins houillers n'ont été constituées que par les piqueurs.
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plus petitement, et offrent par suite des conditions générales de sécurité moindres que dans les charbonnages. Malgré cela, le paradoxe que je signale parait s'expliquer et se justifier par les raisons que voici. L'histoire même du développement des différents districts miniers en fournit une première ; tandis que dans les bassins houillers l'exploitation a généralement été entreprise, dès le début avec des capitaux d'une certaine importance, par un riche patron ou par une compagnie financière, et tandis qu'il a fallu dès l'abord créer et développer une population ouvrière assez nombreuse, en lui offrant, pour l'attirer dans les mines, des salaires plus élevés que ceux qu'elle gagnait d'autre part, l'exploitation de l'or s'est au contraire partout, ou presque partout, trouvé débuter dans des conditions toutes différentes. Elle a commencé, en effet, dans la plupart des districts, parles entreprises individuelles des laveurs d'or; et ce n'est que beaucoup plus tard que se sont montées des compagnies importantes, lorsque les efforts isolés furent devenus impuissants soit à traiter par des procédés perfectionnés les alluvions moins riches, précédemment dédaignées, qui restaient seules à exploiter désormais en même temps que des sables déjà lavés une fois, mais imparfaitement, soit à poursuivre à quelque profondeur l'exploitation de filons dont la tète avait aisément fourni autrefois du minerai facile à traiter. Ces compagnies ont donc trouvé de suite l'aide de gens déjà habitués à l'exploitation de l'or et résidant déjà dans le pays, mais ne réussissant plus à y gagner leur vie d'une manière suffisante, pour poursuivre les travaux que ces ouvriers n'étaient plus à même de mener à bien. Elles ont ainsi généralement rencontré surplace, en nombre largement suffisant, tout le personnel voulu, constitué par des hommes qui étaient accoutumés depuis d'assez longues années à travailler dur pour ne plus gagner qu'une maigre existence là où on avait fait fortune quelques.