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CONDITION DES
OUVRIERS DES MINES
EN AUSTRALASIE CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
d'or, sont fort capricieusement répartis, tantôt seulement dans le quartz, tantôt également dans la roche encaissante, soit au voisinage immédiat du filon quartzeux, soit parfois à une certaine distance. Le travail du mineur doit donc être constamment contrôlé et guidé par des analyses, ce qui rend presque aussi difficile l'organisation des salaires aux pièces que l'institution du travail à l'entreprise; ce dernier ne peut guère trouver place que pour le traçage des différents niveaux et exceptionnellement pour quelques dépilages. C'est pour cela que, malgré le désir des ingénieurs de développer le plus possible le travail à l'entreprise, celui-ci reste presque l'exception, de telle sorte que, dans une d'entre les plus importantes mines de Kalgoorlieque j'ai visitée, le personnel total des 726 hommes employés tant au fond (373 hommes) qu'au jour et que dans l'usine de traitement ne comprend que 146 ouvriers travaillant à l'entreprise, à savoir : tous les mineurs en traçage, à peine plus d'un tiers des mineurs en dépilage et presque tous les rouleurs. Quant au système du « tribut » — véritable amodiation partielle de la mine, rémunérant l'ouvrier en raison de la valeur du minorai extrait — qui est en principe applicable à toute nature de gisement, ce n'est guère qu'un expédient ; on n'y a recours que dans les districts peu florissants et le plus souvent dans ceux qui sont en période de décadence, en vue de prolonger l'exploitation de mines dont les propriétaires ne croient plus avoir ii espérer grand'chose de bon, et où le paiement de salaires normaux aux ouvriers ne laisserait plus de bénéfices à l'exploitation. On arrive ainsi, dans des régions où la main-d'œuvre est surabondante, à faire travailler les ouvriers pour des salaires ressortant finalement à des cbiffres qui sans cela leur paraîtraient tout à fait inacceptables, mais dont ils se contentent parce qu'ils sont soutenus par
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l'espoir, toujours vivace au fond du cœur des mineurs d'or, qu'ils seront un jour assez heureux pour tomber sur une portion de filon d'une richesse suffisamment exceptionnelle pour faire leur fortune. Je n'ai eu l'occasion de voir appliquer ce système que dans deux districts plus ou moins déchus aujourd'hui de leur antique prospérité ; celui de Thames en Nouvelle-Zélande, où l'on n'est pas encore, après vingt ans de recherches, arrivé à retrouver des filons exploitables avec profit au-dessous de chapeaux à or libre qui avaient donné lieu à des surprises merveilleuses, et celui de Ballarat dans l'État de Victoria, où, bien que l'on compte encore quelques exploitations fructueuses, il s'en trouve plus d'une qui ne parvient pas à extraire du quartz suffisamment riche pour valoir le traitement, et cela aux points mêmes qui ont été, il y a quelque cinquante ans, le théâtre des exploits des premiers chercheurs d'or de l'Australie, et où des fortunes se sont édifiées en quelques jours. § II. —
SALAIRES À LA JOURNÉE.
En ce qui touche à l'organisation des salaires à la journée, dont je viens d'indiquer la rareté relative dans les travaux souterrains, je n'ai guère à insister ici que sur leur taux élevé, me réservant d'indiquer au chapitre suivant que la somme de travail qu'ils rémunèrent est loin d'être aussi élevée. Mais je dirai dès maintenant en passant, quitte à revenir ultérieurement en détail sur ce point, que, si les salaires nominaux sont élevés, leur pouvoir d'achat est partout assez faible. Situation relative des houillères et des mines métalliques. — Si l'on met à part les régions reculées et dépourvues de toutes ressources naturelles, où ce pouvoir d'achat est beaucoup plus faible encore, je dois tout d'abord signaler