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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
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nière sensiblement continue de 7 heures du matin à 4 heures du soir, soit pendant 9 heures ; et c'est là la durée de présence qui est exigée des ouvriers de ces services accessoires avec, pour les deux repas, deux repos, atteignant chacun bien près de une demiheure en pratique, mais sans arrêt complet de l'extraction. Les piqueurs fournissent donc environ 7 heures de travail avec 8 heures de présence à la mine, et les ouvriers auxiliaires, qui ne constituent d'ailleurs qu'une minorité, 9 heures de présence et 8 heures de travail (*). C'est cette organisation qui a fait, devant la Cour d'arbitrage de la Nouvelle-Galles du Sud à peine créée,, l'objet d'une des principales revendications des ouvriers dans le différend des mineurs du Sud (bassin de Wollongong). La Cour, saisie de la prétention des ouvriers devoir ramener à 8 heures la durée de présence de tout le personnel, n'a pas cru pouvoir y faire droit ; et, tout en se déclarant personnellement partisan de la journée de 8 heures, le président de la Cour a — je l'ai déjà fait connaître ci-dessus et j'ai insisté sur l'importance et la justesse du principe qu'il a ainsi posé — déclaré que c'est au pouvoir législatif, et non à la Cour d'arbitrage, qu'il appartient de décider pareille modification dans le régime du travail des houillères ; une semblable mesure s'appliquerait en effet fatalement non seulement à un des grands bassins, mais à l'ensemble des bassins de la Colonie, puisque la Cour n'aurait aucune raison de refuser aux autres houilleurs ce qu'elle aurait accordé à un premiergroupe d'entre eux. L'organisation actuelle subsistera donc vraisemblablement jusqu'au jour, qui n'est peut-être pas bien éloigné, où la loi sera venu limiter à 8 heures pour les houillères de la Nouvelle-Galles du Sud (comme
elle l'a déjà fait pour les mines métalliques de cette Colonie et pour toutes les mines de la Nouvelle-Zélande de Victoria, et de l'Australie Occidentale) la durée de la journée de travail des mineurs. J'ajoute d'ailleurs que, bien que l'organisation du travail que je viens de faire connaître soit très générale dans les houillères de la Nouvelle-Galles du Sud, j'ai eu l'occasion d'en visiter une, en période de développement des travaux, où, dans le but de pousser ceux-ci le plus activement possible, les piqueurs travaillaient à trois postes tout comme dans les mines métalliques. Cette manière de faire, qui, lorsque la nature exceptionnellement solide des terrains le permet, n'a rien de critiquable en soi, donnait lieu cependant à un grave abus : toutes les fois qu'au moment de la descente d'un poste certaines équipes se trouvaient incomplètes, on les complétait à l'aide d'ouvriers remontant du travail qui faisaient ainsi (volontairement, cela est vrai), sinon 16 heures de suite au chantier, puisqu'ils étaient ensuite autorisés à remonter sitôt abattue la quantité de charbon correspondant à la production normale d'un ouvrier par poste (*), du moins 13 à 14 heures! Dans le bassin houiller d'Ipswich (Q.), le travail a lieu à un seul poste, et tous les ouvriers sont présents simultanément ; ils le sont pendant 9 heures et demie comptées du jour au jour, même dans l'importante mine aux mineurs que j'ai visitée : ils descendent à 7 heures du matin pour remonter à 4 heures et demie de l'après-midi; cela ne représente d'ailleurs pas plus de 8 heures de travail effectif, puisqu'il faut décompter une heure pour les deux repas et une demi-heure en moyenne pour les deux trajets.
(*) Je rappelle que la toi française du 29 juin 1905, destinée à limiter successivement à 9 heures, 8 heures et demie, et 8 heures la durée du travail dans les houillères ne s'applique qu'aux ouvriers de l'abatage.
(*) Cette quantité est fixée à 13 bennes, de 11 cwt. (558 kilogrammes) chacune en moyenne, ce qui représente au total 8.157 kilogrammes par piqueur et par jour, dans une couche si aisée à travailler que l'on demanderait couramment chez nous aux piqueurs de produire chacun au moins 20 bennes de 450 kilogrammes, soit 9.000 kilogrammes.