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GISEMENTS STANNIFERES AU LAOS FRANÇAIS
Mais cette route terrestre n'est qu'une piste ; elle ne peut guère être suivie que par les voyageurs et la poste. Pour les marchandises, il n'y a qu'un seul chemin : le Mékong. Or c'est une voie commerciale fort imparfaite. En hautes eaux, les colis arrivent sans difficulté à PakHin-Boun et bien plus haut, avec une certaine lenteur toutefois, à cause de l'obstacle des rapides de Kemmarat, qu'on ne peut franchir, jusqu'à présent au moins, qu'en pirogues. En basses eaux, et même en eaux moyennes, dès qu'il faut transborder à Kratié, les caisses s'accumulent là, attendant leur tour de monter, et ne parviennent plus dans le bief supérieur que très irrégulièrement et par petites quantités à la fois ; de sorte que, même sans parler des pertes possibles dans les rapides, et des retards qui en résulteraient, il faudrait longtemps pour réunir sur place, dans le Laos moyen, le matériel nécessaire à une grande entreprise minière. Tout cela changera bientôt, il faut l'espérer. Le Mékong, entre Savannaket et Pak-Hin-Boun, n'est pas en moyenne à plus de 250 kilomètres de la côte d'Annam. Il y a longtemps qu'on songe à l'y relier par un chemin de fer qui mettrait en valeur tout le pays, lequel pourrait devenir fort riche, au dire de ceux qui l'ont parcouru. Depuis dix ans que nous sommes installés au Laos, on parle de la construction de cette voie ferrée; mais l'importance du capital nécessaire a fait reculer jusqu'à présent. On a cherché d'autres solutions : rendre le Mékong navigable toute l'année sans transbordements ; le doubler d'un chemin de fer le long des rapides et à Khône. Aujourd'hui ces projets sont reconnus chimériques. Les études préliminaires de la voie directe : côte d'Annam-Mékong, d'ailleurs comprise dans le réseau d'intérêt général prévu pour l'Indo-Chine, ont été résolument entreprises. Il est à souhaiter qu'elles ne traînent pas en longueur, car il importe d'aller vite. Une s'agit pas seu-
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lement d'un débouché et d'une mise en valeur ; il y va de la possession effective du pays. Il est à nous, sans doute, au point de vue politique ; mais, au point de vue économique, il nous échappe et nous échappera toujours tant que les avantages d'une route artificielle, commode, directe et courte, vers la mer, ne seront pas venus balancer et annihiler ceux qui résultent de la configuration naturelle du pays pour les voies de terre aboutissant à Bangkok. Et ce n'est guère qu'à ce moment que l'on pourra songer sérieusement à s'occuper des gisements stannifères do la vallée du Nam-Patène. Mai 1905.