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CONDITION DES
OUVRIERS
DES MINES
EN AUSTRALASIE
pratique dans certains centres (Waihi en Nouvelle-Zélande, Mount-Morgan dans le Queensland), est très mauvais pour la santé des ouvriers, qui respirent constamment de très fines poussières quartzeuses ; il n'a rien été fait non plus jusqu'ici au point de vue réglementaire contre ce procédé, qui pourrait cependant presque partout être remplacé par le broyage à l'eau. Néanmoins, à Waihi cette substitution est en voie d'achèvement ; la Cour d'arbitrage, saisie de la question pour ce district, n'a cru pouvoir que constater avec satisfaction la modification qui s'effectuait, et qu'ac; corder, en attendant, des salaires plus élevés aux ouvriers qui travaillent dans des conditions aussi nuisibles à leur santé. § II.
SÉCURITÉ.
Réglementation. — Au point de vue de la sécurité des ouvriers les dispositions édictées sont beaucoup plus sérieuses, et il existe dans chaque Colonie une ou deux lois spéciales de police des mines, à moins que la loi des mines elle-même ne contienne, ainsi que cela a lieu pour le Queensland et Victoria, un important chapitre consacré aux mesures relatives à la sécurité des exploitations. Ces prescriptions, d'ordre législatif, ont généralement toute la minutie de celles qui sont réservées chez nous aux règlements rendus par le pouvoir exécutif; aussi reste-t-il peu de choses à prescrire par les règlements du Gouverneur qui les complètent. Empruntées dans l'ensemble aux règlements anglais, mais plus strictes quant à la lettre sur nombre de points, ces dispositions donneraient à penser, à la lecture, que le soin apporté à garantir la sécurité des ouvriers dans les mines de l' Australasie est presque aussi grand que chez nous. Or, telle n'a pas du tout été la conclusion à laquelle j'ai été conduit à la suite des nombreuses tournées souter-
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raines et à la surface qu'il m'a été donné de faire dans plusieurs des districts miniers les plus importants. Je n'hésite pas à dire que ces règlements sont fort mal appliqués : cela tient, d'une part, à ce fait que la surveillance des Inspecteurs du gouvernement, à l'activité et aux qualités desquels jé n'aurais garde de ne pas rendre hommage, doit s'exercer sur des étendues souvent énormes et que, contrairement à ce qui a lieu en France, elle n'est aidée, ni par une autorité personnelle qui n'est pas dans les mœurs, ni par le souci des ingénieurs exploitants de faire d'eux-mêmes tout ce qui est utile à la sécurité. D'autre part, la justice, rendue à la manière anglaise, c'est-à-dire avec un fétichisme exagéré de la forme et de la lettre des textes, ne parait intervenir que trop rarement pour seconder les efforts des Inspecteurs. D'ailleurs, dans la plupart des Colonies, le pouvoir des Inspecteurs d'imposer aux exploitants les mesures de précaution spéciales que rendent nécessaires certaines circonstances particulières est quelque peu problématique. Il n'existe nulle part de régime correspondant à celui de nos arrêtés préfectoraux individuels pris sur le rapport des Ingénieurs des mines; et ce n'est qu'à titre d'exception que je puis citer l'article 60 de la loi sur la police des mines métalliques de la Nouvelle-Galles du Sud, qui donne au Ministre des mines le pouvoir de rendre obligatoires telles ou telles mesures dans telle mine déterminée. Le plus souvent (Nouvelle-Zélande, Queensland, mines de houille de la Nouvelle-Galles du Sud), lorsqu'un exploitant se refuse à se conformer de bonne volonté aux observations de l'Inspecteur des mines, le différend est tranché par voie d'arbitrage, les arbitres étant désignés un par chacune des parties, et le troisième étant pris parmi les juges du Tribunal Suprême de la Colonie. On voit donc que le pas n'est pas résolument donné aux intérêts delà sécurité sur les intérêts pécuniaires desexploi-