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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
tants, et l'on comprend que la menace du recours à l'arbitrage et à ses surprises affaiblisse singulièrement l'autorité de l'Inspecteur. Situation de fait. — Je ne saurais entreprendre de détailler ici les mesures de police édictées par les lois et règlements des différentes Colonies, ni d'en faire une comparaison avec les nôtres ; ce serait une étude qui sortirait complètement du cadre que j'ai dû assigner à ce travail. Je dois donc m'en tenir à cette indication très générale que, si ces mesures étaient rigoureusement appliquées par chacun, elles garantiraient la sécurité des ouvriers d'une façon suffisamment efficace ; et je me bornerai à appuyer, par quelques exemples entre beaucoup d'autres, mon affirmation qu'elles sont loin d'être observées, non pas seulement d'une manière parfaite, mais encore d'une manière qui puisse paraître tant soit peu satisfaisante à qui est habitué à la façon dont sont tenues pratiquement nos mines françaises. C'est ainsi que, sauf dans certaines mines de l'État de Victoria, où les exploitations à grande profondeur de Bendigo ont appelé l'attention sur ces questions, les machines d'extraction qui assurent la circulation du personnel m'ont paru souvent offrir peu de garanties de solidité et être mal entretenues ; la construction et l'aménagement des cages sont mal soignés, les parachutes dont elles sont munies sont faits pour inspirer plus de crainte que de confiance, etc. C'est ainsi encore que, bien que la loi des mines de la Nouvelle-Zélande contienne, en son article 206 (§ 2) , une série de minutieuses dispositions relatives àla conservation des explosifs et des détonateurs, j'en ai bien souvent vu traîner n'importe où ; un jour, dans une des grandes mines d'or de la Colonie, au cours d'une tournée faite en compagnie de l'Inspecteur du Gouvernement et annoncée à l'avance aux exploitants, j 'ai même trébuché sur une caisse
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ouverte contenant pêle-mêle une série de cartouches de dynamite et des détonateurs, et je n'ai pas été peu surpris de constater que l'Inspecteur qui m'accompagnait n'a fait aucune observation à ce sujet. Ailleurs, dans une des houillères de la Nouvelle-Zélande, un ingénieur, fort obligeant d'ailleurs, m'a mené voir une importante cloche qu'il savait être depuis nombre de jours pleine de grisou, sans que l'on ait songé à prendre aucune mesure pour l'assainir, alors que tous les ouvriers de la mine travaillaient avec des lampes à feu nu ; pour nous rendre jusqu'à ce point dangereux, nous n'avons rencontré ni un ouvrier, ni une affiche, ni une barrière qui pût nous prévenir du danger, et, arrivés au-dessous de la cloche, mon guide s'est contenté de me prier de déposer ma lampe à feu nu, tandis qu'il me faisait constater, à l'aide d'une lampe de sûreté emportée à cet effet, que la cloche était pleine de grisou ! § III. —
ACCIDENTS.
Catastrophes dues au grisou. — Peut-être serait-on tenté de penser qu'imbu des craintes que nous ont données les catastrophes survenues il y a quelque quinze ou vingt ans, et dont l'industrie houillère française gardera longtemps encore le souvenir, je m'exagère les dangers que peut faire courir le grisou ! Mais l'événement s'est chargé de répondre par une dure leçon à ceux qui seraient portés à en juger ainsi : je venais de visiter la mine de MountKembla dans le district de Wollongong (N. G. S.), et je n'avais pas manqué d'en remarquer l'aérage défectueux, sans avoir d'ailleurs aucun moyen de me rendre compte le moins du monde si le grisou pouvait y présenter quelque danger puisque je n'avais pu obtenir qu'une lampe à feu nu pour y circuler, lorsque celle-ci a été, le 31 juillet 1902, le théâtre d'une explosion qui a causé la mort de