Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 201]

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OUVRIERS

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ouvriers d'une même mine ou d'un même district minier, qui sont particulièrement prompts, dans cette industrie spéciale, aux antipodes comme chez nous, à se former en groupements. Les allocations journalières en cas de maladie et les secours aux veuves et aux orphelins en cas de mort naturelle sont l'objet essentiel des très nombreuses sociétés de secours mutuels (friendly societies) qui existent en Australasie. Quelquefois même leur intervention s'étend aux soins médicaux, au service de pensions de retraite et éventuellement à des secours en cas de chômage ou d'accident ; dans ce dernier cas, les allocations dont bénéficient leurs membres s'ajoutent à celles dont j'ai fait mention précédemment. Il est peu d'ouvriers un peu âgés, et de pères de famille en particulier, qui ne soient membres d'une de ces sociétés de secours au moins. Souvent même ils sont affiliés à plusieurs d'entre elles lorsque, ce qui est le cas dans la plupart des Colonies, la loi ouïes statuts des sociétés n'interdisent pas à une même personne de toucher simultanément pour la même circonstance (maladie ou blessure) les allocations de plusieurs d'entre ces sociétés de secours. Dans chacune des Colonies une loi spéciale (Friendly societies Act) fixe d'une façon générale les conditions dans lesquelles peuvent se créer de semblables sociétés. Le* dispositions de ces lois, qui varient peu d'une Colonie a l'autre, ont trait essentiellement : aux objets pour lesquels les sociétés peuvent se créer, — à la forme que doivent présenter leurs statuts et aux dispositions essentielles qui doivent s'y trouver, — à l'enregistrement des dites sociétés après vérification que leurs statuts ne sont pas illégaux, — à la communication à donner à l'administration et aux intéressés de leurs statuts, de leurs comptes annuels et de leur bilan, de la liste de leurs

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membres, etc., — à la vérification par l'administration des tables sur lesquelles seraient fondés tous services dè rentes viagères, — à la gestion des fonds de la société par des fidéi-commissaires, — au droit pour les sociétés de posséder des immeubles et à leur personnalité civile — à certaines facilités qui leur sont accordées, telles que l'exemption des droits de timbre, etc.. Je n'insisterai pas ici sur les conditions, essentiellement variables de l'une à l'autre, dans lesquelles fonctionnent les très nombreuses sociétés de secours mutuels qui existent dans les diverses Colonies, ni sur les stipulations de leurs statuts : c'est moyennant des cotisations, parfois de 6 d. (Ofr. 625) seulement, et plus souventde 1 sh. (1 fr. 25), par semaine, ou même de 5 sh. (6fr. 25) par mois, qu'elles assurent à leurs membres une allocation de maladie voisine du demi-salaire moyen des ouvriers de la région, quelquefois les soins médicaux et les remèdes gratuits, et souvent, en outre, des secours divers suivant les circonstances malheureuses qui peuvent les atteindre. Je compléterai ces renseignements par quelques indications tirées, à titre d'exemple, du rapport annuel pour l'année 1900 du préposé à l'enregistrement des sociétés de secours mutuels de la Nouvelle-Zélande. Le nombre de sociétés ou sections de sociétés existant dans la Colonie au 31 décembre 1900 était de 433 au total, tandis que celui des groupements de plusieurs d'entre ces sections était de 35; le nombre de leurs membres était de38.202(surunepopulationblanche totalode 769.321 habitants); le total de la fortune de ces sociétés était de 728.249 £ (18.206.225 fr.), soit 477 francs par membre. Pour l'ensemble de l'Australasie on comptait, à la même époque, 3.387 sections de sociétés, avec 290.253 membres (population blanche totale 4.537.488 habitants) et avec un capital de 3.415.658 £ (85.391.450 fr.), soit 294 francs par membre.