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CONDITION DES OUVRIERS DES MINES EN AUSTRALASIE
un peu différente, dans les statuts de la Fédération des ouvriers mineurs (mines métalliques) de la NouvelleGalles du Sud, section de Broken-hill,c'est-à-direde l'Union du district qui a été de tout temps l'un des centres les plus actifs de l'agitation ouvrière en Australie. Ces statuts lui assignent les objets suivants : a) Maintenir les droits et privilèges des ouvriers du district tant
au point de vue politique qu'au point de vue industriel ; 6) Assurer une mutuelle assistance à nos frères dans leurs efforts pour réaliser les objets prévus par les statuts ; c) Leur prêter secours, tant au point de vue pécuniaire qu'à tout autre point de vue, pour se défendre contre toute atteinte portée aux droits et privilèges ci-dessus mentionnés; d) Fournir des secours pécuniaires aux membres de la section en cas d'accident, et à leurs femmes et enfants en cas d'accident mortel, le tout conformément au règlement de la section; e) Améliorer les relations entre patrons et ouvriers par la con-
ciliation et l'arbitrage ; f) Travailler à la conclusion d'ententes justes et équitables entre patrons et ouvriers ; g) S'efforcer, par l'action politique, d'assurer la justice sociale; h) Créer et entretenir un journal du travail ; i) Assister devant la justice les membres de la section dans la
défense de leurs droits, si cela est jugé utile; j) Aidera l'émancipation et à l'organisation des travailleurs.
Je n'ai pas à revenir ici sur le rôle d'assistance en cas d'accident ou de maladie que remplissent presque toutes les Unions de mineurs ; mais je dirai quelques mots de leur double rôle au point de vue politique et au point de vue industriel, et de leur intervention éventuelle dans les grèves qu'elles ont pour but de soutenir, en particulier, par des allocations aux grévistes. Leur rôle politique est de date récente : jusqu'en 1890, les trade-unions, essentiellement pratiques comme tendances, avaient cru devoir borner leur action à l'interven-
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titra auprès des patrons, en vue d'exiger d'eux, sous menace de grèves, l'octroi d'un certain nombre d'améliorations dans les conditions du travail. Mais, en 1890, éclata la grande grève maritime, qui s'est étendue à presque toutes les Colonies de l'Australasie, affectant plus ou moins toutes les industries ; au cours de cette grève le groupement des patrons réussit à triompher de l'unionisme sur sa prétention de ne tolérer l'emploi que d'ouvriers unionistes et encore aux seules conditions acceptées par les Unions. Dès lors ces dernières, sans abandonner le rôle auquel elles s'étaient limitées jusque-là, ont eu recours à l'action politique pour obtenir de la loi non seulement tout ou partie des avantages qu'elles réclamaient précédemment du bon vouloir des patrons, mais encore l'autorité que ceux-ci se refusaient à leur reconnaître, et la restauration de la puissance qu'ils venaient de briser. C'est, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, de ce jour que s'est constitué peu à peu dans les assemblées législatives do chacune des Colonies un parti ouvrier (labor party) qui, s'il ne formait pas la majorité à lui seul, a suffi pour la déplacer ; il a pu, de la sorte, s'assurer une autorité qui lui a permis, dans la plupart des Colonies, de dicter au Parlement les nombreuses lois ouvrières que j'ai énumérées précédemment. Ces lois ont, d'une part, valu aux ouvriers, et aux ouvriers mineurs tout particulièrement, une série d'entre les avantages que leurs trade-unions n'avaient obtenus qu'avec peine et à titre plus ou moins précaire, ou même qu'elles n'avaient pas encore pu obtenir. D'autre part, surtout dans les Colonies où l'arbitrage a été rendu obligatoire (Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Galles du Sud et Australie Occidentale au moment de mon séjour), les patrons se trouvent de la sorte obligés, lorsqu'ils ne veulent pas le faire directement de leur plein gré, d'entrer en