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NOTE SUR L'INDUSTRIE FRANÇAISE
DES SCHISTES BITUMINEUX
La variation des deux éléments que nous venons d'envisager équivaut en somme à une réduction de près de 2 francs dans la valeur extraite du schiste, et annule presque exactement l'avantage résultant de la transformation des méthodes. L'influence de l'abaissement des. droits d'entrée subsiste ainsi intégralement.
quantités d'air plus considérables. Brûlée dans des lampes ordinaires, elle dégage beaucoup de fumée et d'odeur; utilisée, au contraire, dans des becs spéciaux, elle fournit un éclairage assez satisfaisant, un peu plus puissant même que celui du pétrole. Mais l'achat de ces becs,, d'ailleurs plus chers que les becs ordinaires (2 fr. 50 au lieu de 1 franc), est une complication gênante, qui contribue à restreindre l'usage de ce mode d'éclairage. Les difficultés se font particulièrement sentir quand il s'agit de l'introduire dans des régions nouvelles ; les premiers essais, tentés dans les lampes ordinaires au pétrole, donnent naturellement des résultats peu favorables, et le consommateur renonce à prolonger l'expérience. Les conditions sont très différentes si l'on emploie cette huile comme produit de coupage; le mélange au pétrole, dans la proportion de 7 à 10 p. 100, permet de réaliser dans les becs ordinaires un éclairage satisfaisant et peit coûteux. Mais l'opération du mélange ne sera commercialement possible que si le produit final revient à un prix moins élevé que le pétrole ordinaire ; l'huile de schiste suit ainsi d'une manière assez constante la variation des cours des pétroles étrangers ; l'écart en moins est d'environ 7 à 8 francs par hectolitre. Une circonstance spéciale est venue d'ailleurs compenser, au détriment des exploitants, les effets de la hausse des pétroles, de 1893 à 1901 : nous voulons parler du renchérissement des fûts servant à emmagasiner l'huile lampante. Ces fûts, dits fûts pétroliers, de 180 litres, sont, pour la plupart, achetés de seconde main; ils ont servi, au préalable, au transport en France des pétroles lampants d'Amérique. La réduction considérable des importations de raffiné a relevé très notablement le prix de ces fûts, dont la valeur a augmenté de 2 francs par hectolitre d'huile légère. Le prix des fûts destinés aux huiles de. graissage (fûts gras) a subi une progression
III. CONDITIONS DE VENTE ET DE DÉBOUCHÉ .
Les produits extraits du schiste sont, comme nous l'avons déjà vu, et sans nous arrêter à des distinctionstrop minutieuses ou d'ordre exclusivement commercial : les huiles légères ou lampantes, les huiles de graissage, les huiles vertes ou huiles à gaz, les goudrons, la paraffine et le sulfate d'ammoniaque. Les deux premiers deces produits sont soumis à la concurrence des substances similaires extraites des pétroles étrangers : les prix de vente sembleraient devoir être très analogues, tout compte tenu de la majoration des droits de douane. Nous allons voir qu'en réalité le producteur français est obligé de subir une baisse à peu près constante de 7 à 10 francs par hectolitre (*). L'huile légère, ou pétrole français, n'est employée à l'état pur que dans les environs immédiats des centres producteurs ; partout ailleurs, elle est utilisée à l'état de mélange avec les pétroles américains et russes. Sa richesse en carbone est, en effet, plus grande que celle des produits étrangers, et elle exige, pour sa combustion, des (*) Nous avons cru devoir nous abstenir de faire connaître les prix de vente réalisés par telle ou telle usine ; les variations inévitables de qualité se prêtent d'ailleurs à des écarts assez sensibles dans le prix, des produits.