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NOTE
SUR L'INDUSTRIE FRANÇAISE DES
analogue, avec un écart en moins de 1 fr. 50 à 2 francs par unité. Les huiles de graissage sont soumises à des conditions de vente très comparables à celles des huiles lampantes. Leur défaut de viscosité empêche, en effet, de les employer à l'état pur ; on les utilise en majeure partie en mélange avec les produits russes, dont elles contribuent à réduire le prix ; l'écart inévitable du coût des deux, substances est d'environ 10 francs par hectolitre. La dépression des cours des graisses russes ou américaines a entraîné, dans ces dernières années, une réduction immédiate et très sensible dans le prix des huiles françaises. Les exploitants ont cependant réussi à fabriquer des mazouts dont le pouvoir lubrifiant serait très comparable à celui des mazouts étrangers. Les huiles de graissage bénéficient d'ailleurs de débouchés assez étendus : la production en a doublé dans l'Autunois, de 1899 à 1904. La consommation des huiles vertes ou huiles à gaz s'est, au contraire, restreinte dans une très large mesure. Cette substance sert à la fabrication du gaz riche, obtenu en faisant couler l'huile goutte à goutte à l'intérieur d'une cornue on fonte chauffée au rouge. Les hydrocarbures se dissocient, laissant un résidu de coke, et produisant d'autre part un gaz très éclairant, recueilli au sortir de la cornue. Ce mode d'éclairage convient particulièrement aux grands ateliers, éloignés de toute usine à gaz; la plupart des filatures et tissages des Vosges et de Lorraine en ont longtemps fait usage ; mais les progrès croissants de l'électricité ont rendu la lutte à peu près impossible. L'huile verte est encore employée sur certaines lignes de chemins de fer : la Compagnie Paris -Lyon-Méditerranée l'a remplacée par le gaz riche obtenu dans la distillation du boghead. Les goudrons sont presque exclusivement utilisés dans
SCHISTES BITUMINEUX
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l'industrie de l'asphalte; leur principal emploi consiste dans l'épuration du bitume brut de la Trinidad, dont on additionne le calcaire asphaltique pour le transformer en mastic. L'extension du pavage en bois a restreint d'une manière indirecte les débouchés du goudron, dont la production augmentait d'ailleurs constamment avec l'accroissement du rendement aux cornues de distillation. Nous avons vu plus haut comment les usines ont pu maintenir les prix, en combinant, suivant les besoins de la demande, l'épuration en chaudières et l'épuration en black-pots. Une baisse assez importante vient pourtant de se faire sentir dans ces dernières années. La production de paraffine, nulle autrefois, s'élève actuellement à près de 200.000 kilogrammes ; cette substance trouve un écoulement facile et rémunérateur. Les cours du sulfate d'ammoniaque demeurent satisfaisants, grâce à l'emploi courant de ce produit pour l'amendement des terres. Le placement en avait cependant été assez difficile au début, en raison de la préférence marquée des agriculteurs pour les azotates ; la faveur est revenue au sulfate, dont le prix est ainsi remonté de près de 10 francs par 100 kilogrammes, de 1897 à 1904. Les cours semblent devoir se maintenir, malgré l'encombrement du marché par le produit du traitement des vidanges, et par les sels ammoniacaux recueillis dans les fours à coke. En résumé, si l'on fait abstraction du sulfate et de la paraffine, qui représentent une proportion assez faible de la valeur tirée du schiste (le quart environ), tous les autres produits sont soumis à des conditions de vente particulièrement difficiles : les uns, huiles lampantes ou de graissage, qui pourraient bénéficier de débouchés étendus, subissent, en raison de leur qualité, une dépréciation importante qui ne s'élève pas à moins de 25 ou 30 p. 100 de la valeur marchande des produits similaires