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NOTE SUR L'INDUSTRIE FRANÇAISE
production (*). L'agrandissement des usines entraînerait d'ailleurs des dépenses considérables, dont une entreprise assurée d'un long avenir est seule capable de supporter les charges. Tel n'est pas le cas des exploitations de schiste; placées, plus que toute autre industrie, sous la dépendance étroite du régime douanier, exposées, d'autre part, à toutes les variations du cours des pétroles, elles demeurent constamment dans l'incertitude du lendemain (**V. Leur extension paraît ainsi une éventualité assez peu probable. Les exploitants chercheront plutôt à améliorer certains détails du traitement ; ils tourneront principalement leurs efforts du côté des opérations de rectification, dont la diversité se prête à de constants perfectionnements. La série si complète des huiles de graissage est susceptible d'être encore étendue, aux dépens des huiles vertes dont le carreau des usines est souvent encombré. Les progrès de l'automobilisme et la consommation toujours croissante des essences légères ouvrent de même un champ très étendu aux recherches des ingénieurs, et nous savons que des essais sont déjà entrepris dans cette voie. Nous ne parlerons que pour mémoire des expériences de goudronnage des routes, source de débouchés encore trop problématiques. Nous avons vu enfin l'importante dépréciation que les produits étaient obligés de subir, en raison de leur qualité. Cette infériorité pourrait-elle être (*) Les ressources des bassins de l'Autunois et de l'Allier sont cependant très considérables et se prêteraient sans difficulté à une ■extraction beaucoup plus intensive. (**) Nous ferons cependant observer que les droits d'entrée sur les pétroles ne sont pas, à proprement parler, des tarifs de protection, mais de simples taxes fiscales, dont l'industrie des schistes bénéficie indirectement.- Ce caractère leur assure une fixité relative ; le Trésor ne paraît, en effet, pouvoir renoncer de longtemps à une source aussi importante de revenus, qui se chiffre annuellement à plus de 40 millions de francs. Les producteurs français semblent donc en droit d'espérer le maintien du statu quo pendant un assez long délai.
DES SCHISTES BITUMINEUX
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atténuée par des rectifications appropriées? Pourrait-on, en particulier, priver les huiles de schiste de la mauvaise odeur qui en constitue l'inconvénient principal? Les tentatives accomplies dans cette voie sont jusqu'à ce jour demeurées sans résultat; toute amélioration de ce genre exigerait d'ailleurs une série de traitements nouveaux, et serait ainsi une cause d'aggravation de dépenses, susceptibles de contre-balancer le bénéfice de l'opération. U serait enfin à désirer que tous ces efforts techniques fussent complétés, au point de vue commercial, par la conclusion d'une entente rationnelle entre les exploitants. Il ne s'agit pas ici de favoriser la création d'un monopole; la concurrence très âpre des pétroles américains et russes permet d'écarter toute crainte à ce sujet. L'industrie des pétroles est précisément l'une de celles où les différentes formes de l'organisation commerciale ont reçu le développement le plus complet : on peut espérer que les exploitants français, comprenant également la nécessité de s'unir, renonceront bientôt à un isolement stérile. Mais ici encore une réserve s'impose; il ne faudrait pas s'exagérer les résultats bienfaisants d'une entente dont l'effet sur les cours serait nécessairement assez réduit. Le 'producteur français, nous l'avons vu, n'est pas maître des prix : ceux-ci lui sont imposés par la concurrence étrangère et la nature spéciale des produits obtenus. La conclusion d'un pareil accord n'en aurait pas moins des conséquences appréciables, en assurant aux exploitants une latitude plus grande dans l'organisation des ventes ; l'avantage, si minime fût-il, ne serait nullement à négliger, au milieu des difficultés nombreuses de l'industrie du schiste ; il importerait de ne pas les aggraver en y ajoutant les obstacles de la concurrence intérieure.