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LA GENÈSE DES EAUX THERMALES
O gr ,023 à O r ,0180 d'ammoniaque pour 100 grammes de roche. D'ailleurs 0. Silvestri paraît avoir retiré directement l'azoture de fer Az 2 Fe 5 des laves de l'Etna (*}. Par la vapeur d'eau au rouge, ce composé donne de l'oxyde de fer magnétique, de l'ammoniaque et de l'hydrogène. L'azoture de bore et celui de silicium produisent dans les mêmes conditions de l'acide borique, de la silice, de l'ammoniaque et de l'azote. Telle est l'origine de l'ammoniaque des eaux minérales, des volcans et des lagoni à acide borique où l'on trouve toujours de l'ammoniaque (J.-B. Dumas). La distillation au rouge des roches primitives suffit d'ailleurs à la faire apparaître. Une partie va se dissoudre dans les eaux thermales; une autre s'unit, ainsi qu'on l'a déjà dit, au gaz oxysulfure de carbone ; une autre se dédouble en hydrogène et azote libre. Tous ces gaz ont été signalés dans les eaux thermales : l'hydrogène [Bath, Porretta), l'oxysulfure de carbone (Parad, Harany), l'azote dans une foule d'eaux sulfureuses. Dans les Apennins, en Emilie, les sources de la Porretta dégagent du gaz méthane mêlé d'hydrogène, d'azote et d'acide carbonique. Ce sont ces mêmes gaz que j'ai extraits au rouge des roches profondes. Presque toutes les sources de la région des Apennins dégagent du gaz des marais et de l'hydrogène. Il en est de même de celles d'Aix-la-Chapelle (Prusse rhénane) ; ce sont ceux aussi qui accompagnent les dégagements volcaniques. Ils viennent donc une fois encore appuyer la démonstration de l'origine ignée de ces eaux thermales.
(*) Poggend. Ann., t. XGVII, 665.
ET
SES
RAPPORTS
AVEC LE VOLCANISME
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V. — Gaz des eaux thermales appartenant à la famille de l'azote. Parmi les gaz que dégagent les eaux minérales, il en est qui, malgré leur faible masse, nous offrent un intérêt très particulier au point de vue des indications qu'ils peuvent nous fournir sur leur origine bien plus que sur celle des eaux qu'ils accompagnent, car ces gaz, en vertu de leur libre expansion, peuvent provenir de réactions lointaines et s'être ensuite simplement dissous dans les eaux qui les véhiculent. Les principaux gaz des eaux thermales chaudes sont l'acide carbonique et l'azote avec ses satellites, l'argon, le néon, etc., auxquels il faut joindre l'hélium. J'ai dit plus haut que, dans les gaz accessoires extraits par le vide et au rouge des roches cristalliniennes, j'ai toujours trouvé de l'azote et de l'argon. Le premier de ces corps provient des azotures, ainsi qu'on vient de le dire. Quant à l'argon, qui l'accompagne toujours, et quelquefois avec des traces d'hélium, il est tout naturel de penser qu'il a, lui aussi, pour origine la dissociation, par la chaleur et la dépression, des argonures (et héliures) autrefois formés en faible proportion et inclus dans la roche sous ces pressions de plusieurs milliers d'atmosphères où les principes constitutifs de ces roches ont cristallisé. L'azote, et les gaz de sa famille longtemps confondus avec lui, se rencontrent, avec l'acide carbonique, dans un grand nombre d'eaux thermales. Les eaux sulfureuses de Panticosa (Pyrénées espagnoles) fournissent, de ce gaz brut, 20 centimètres cubes par litre; Cauterets, 26 à 29 centimètres cubes ; les eaux chlorurées sodiques d'InseL bad, 106 centimètres cubes. Sur 100 volumes de gaz des eaux d'Aix-la-Chapelle, 66 à 82 sont formés d'azote brut, etc. Or on sait, depuis les mémorables découvertes