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LA GENÈSE DES EAUX THERMALES
sodiques et calciques, telles que celles de Royat, La Malou, Carlsbad, Ems. Quant à la silice formée en même temps, elle restera en partie dissoute dans ces eaux, et formera à leur émergence ces dépôts de silice ou ces travertins calcaires des eaux bicarbonatées sodiques et sodico-calciques. Les eaux thermales chlorurées sembleraient assurément pouvoir résulter du lavage des couches salines des terrains profonds. Mais les eaux salées les plus chaudes, celles à température constante, celles qui s'écoulent des failles volcaniques, ou en rapport avec la venue au jour des roches ayant cette origine, semblent se former bien plutôt par entraînement, avec la vapeur d'eau, des exhalaisons de chlorure de sodium issu du foyer central. Ce qui nous fait penser que cette origine éruptive est probable, c'est que les eaux thermales chlorurées à haute thermalité contiennent le plus souvent, en même temps que le chlorure sodique, d'autres chlorures métalliques tels que le cuivre (Bourbonne, Balaruc) ; ou des métalloïdes, tels que le bore (Salsomaggiore, Balaruc, Carlsbad, Wiesbaden, Aix-la-Chapelle) ; ou l'arsenic [La Bourboide, Bou-Chdteur, Carlsbad) ; le brome et l'iode (Kreuznach, Heilbrùn, Challes), quelquefois des sulfures ou de l'acide sulfhydrique (Uriage, Al/evard, Challes, Aix-la-Chapelle, Schinznach), autant de principes accessoires caractéristiques des émanations volcaniques et non pas des dépôts de sel gemme. C'est aussi cette origine centrale qui explique l'association si fréquente du sel marin avec les silicates et carbonates sodiques, sels dont on a vu plus haut la source commune, association qu'on rencontre si souvent dans les eaux thermales salées [Carlsbad, Ems, Saint-Nectaire, Boi/at, la Bourboulc, Nauheim, Tarasp, Cazamicciola...) et toujours avec exclusion presque complète de sels de potasse qu'on rencontre cependant dans les eaux de mer.
ET SES RAPPORTS AVEC LE VOLCANISME
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Dans les couches de sel gemme dues à l'évaporation d'anciens lacs ou étangs marins, l'argon, l'ammoniaque, les chlorures de cuivre ne se déposaient pas. La silice, le fer, la chaux, les fluorures alcalino-terreux, quand ils sont une fois déposés, ne se dissolvent plus sensiblement. Si les eaux thermales salées ou alcalines contiennent ces principes en solution, c'est qu'ils y arrivent très probablement des profondeurs ignées. L'arsenic, le fer, le bore, le fluor, souvent en proportions notables dans ces eaux, sont chacun caractéristiques de cette origine profonde, et chacun de ces éléments semble exclure l'hypothèse de la formation des eaux salées chaudes par lixiviation de couches ou terrains salifères anciens d'origine marine. Au contraire, les sources salées froides paraissent résulter le plus souvent de l'action des eaux météoriques sur les couches de sel gemme. On en a découvert des bancs dans les régions des sources salées de Salins, Salies-de-Béarn, Dieuze, Niederbronn, Dax. Les sels ammoniacaux ont été signalés dans beaucoup d'eaux thermales, en particulier dans les eaux sulfureuses (Eaux-Bonnes, Labassère), bromurées et chlorurées ( Wiesbaden, Salsomaggiore) , fluorées et arséniées (Plombières). On sait que l'ammoniaque se rencontre dans tous les gaz volcaniques ; il parait originaire de la décomposition des azotures de bore ou de silicium, peut-être aussi de quelques azotures métalliques. A sec, ces combinaisons résistent aux plus hautes températures, mais l'eau les décompose en donnant les oxydes correspondants, de l'ammoniaque ou de l'azote, et de l'hydrogène. Je n'ai pas extrait directement ces azotures des granits, porphyres, ophites, etc., que j'ai étudiés, mais j'ai constaté que ces roches donnaient toutes de l'ammoniaque, de l'azote, et un peu de sulfocyanate d'ammonium, quand je les chauffais au rouge dans le vide. En attaquant le granit en poudre par de l'acide phosphorique, j'ai obtenu