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LA GENÈSE DES EAUX THERMALES
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cassures et anfractuosités récentes, les matières fondues ne viennent que baigner pour ainsi dire le pied des roches déjà concrétées, les réchauffant surtout par conductibilité, dans ce cas celles-ci ne perdent plus que lentement leur eau de constitution ; mais, dès qu'elle est libre, cette eau attaque les matériaux ambiants et produit en abondance des vapeurs et des gaz qui tendent à repousser et éloigner momentanément le flot des laves remontantes. Plus tard les produits gazeux formés s'étant échappés avec la vapeur d'eau vers les régions supérieures, la remontée des laves se reproduira. De là ces pulsations rythmiques, qu'on a remarquées dans la sortie de beaucoup d'eaux thermales, pulsations dues aux réchauffements et refroidissements relatifs provoqués par l'oscillation des laves qu'éloignent momentanément la détente des gaz et des vapeurs brusquement formés. Grâce à ces oscillations, l'eau distille des roches les plus profondes quand les laves remontent, et peut leur être restituée lorsque, grâce aux laves qui redescendent et à la détente des vapeurs formées, le milieu tend à se refroidir. Des profondeurs du globe s'échappe continûment de l'hydrogène. Il emprunte l'oxygène qui lui est nécessaire pour former de l'eau aux matériaux fondus qu'il réduit ; cette eau s'unit plus loin aux silicates constitutifs des roches déshydratées par le feu et s'échappe en partie au dehors. Nous avons analysé dans ce mémoire les multiples réactions que la vapeur d'eau, dès qu'elle est libre, produit au rouge au contact des principes rocheux ou des vapeurs salines et métalliques venues des zones incandescentes. Nous avons montré comment cette eau modifie les chlorures, les sulfures, l'hydrogène sulfuré, les oxydes libres ou sous forme de silicates, le soufre, etc., et comment les produits formés : acide chlorhydrique, acide sulfurique, oxysulfure de carbone, silice, etc., réagissent
ET SES RAPPORTS AVEC LE VOLCANISME
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entre eux sur les roches et sur l'hydrogène, l'oxyde de carbone et les vapeurs métalliques venues des profondeurs. A la haute température de ces régions, les vapeurs métalliques et salines, la vapeur d'eau et les gaz, dus à ces actions chimiques ou qu'apportent les exhalaisons centrales, tendent à s'échapper, à travers toutes les fentes des terrains déjà concrétés. Les vapeurs métalliques se déposent d'abord dans les failles les plus profondes ; les vapeurs salines ensuite. Quant à la vapeur d'eau, elle ne se liquéfie que plus tard dans les régions beaucoup moins chaudes, laissant d'abord cristalliser, au cours de son long trajet, la majeure partie des sels que sa vapeur entraînait, et expulsant l'excès des gaz qui l'accompagnaient. Désormais constituée avec ses sels et ses gaz résiduaires à l'état d'eau thermominérale, elle ne changera plus sensiblement de composition jusqu'à son émergence. C'est ainsi que, sous forme d'éruptions volcaniques, de volatilisations et précipitations de principes métalliques tiloniens, de sources minérales, d'écoulement continu à la surface du sol des gaz acide carbonique et hydrogène, et sans doute aussi d'azote, d'argon et de méthane, s'établit un vaste système de circulation qui, depuis le commencement des temps géologiques, amène du dedans au dehors du globe une partie des matériaux terrestres les plus profonds, tandis qu'en sens inverse les constituants de l'atmosphère et de l'hydrosphère, les eaux météoriques et celles des océans, aussi bien que l'oxygène qu'elles dissolvent, sont entraînés vers les profondeurs par la pesanteur, la capillarité et les actions chimiques. Fixée par les matériaux des roches qu'avait déshydratés le feu, l'eau ne revient plus à la surface, sous forme de sources thermales, que si le réchauffement de la roche dans la constitution de laquelle elle est entrée détruit la stabilité de ses combinaisons. Mais, aussitôt cette température atteinte, l'eau rede-