Annales des Mines (1906, série 10, volume 9) [Image 202]

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PRINCIPES DES MÉTHODES D'ANALYSE MINÉRALE

Si l'on a du quartz mélangé au sulfate de baryte, comme il n'est pas attaqué par C03 Na? bouillant, il suffira de filtrer le résidu, et, après lavage, de traiter le mélange par un acide étendu, HC1 ou Az0 3 H, pour dissoudre complètement CO :, Ba et laisser le quartz insoluble. La même transformation d'un sel insoluble en carbonate insoluble, avec transformation de l'acide du sel en sel soluble alcalin, peut être réalisée par voie sèche , aussi bien que par voie humide, en chauffant jusqu'à fusion au rouge vif le mélange du sel insoluble et de C0 3 Na 2 en excès, ou mieux un mélange à équivalents égaux de C0 3 K 2 et C0 3 Na2 , dont le point de fusion est plus bas que chacun des points de fusion des sels séparés : la théorie de la méthode par voie sèche est la même que celle delà méthode par voie humide, et ce sont les concentrations respectives des carbonates et sulfates alcalins fondus en un mélange homogène qui règlent dans ce cas l'équilibre. Mais, dans la méthode par- voie sèche, intervient un autre facteur, celui de la stabilité du carbonate métallique formé à la température de fusion du carbonate alcalin. Comme à partir du calcium tous les carbonates sont aisément dissociés parla chaleur àla température de fusion des carbonates alcalins, c'est généralement un oxyde qui se produit au lieu d'un carbonate, avec dégagement de C0 2 ,et, si cet oxyde est àfonction acide (A12 0 3 par exemple), il forme avec l'alcali un produit généralement soluble dans l'eau. Il n'y a donc plus ici séparation de la base et de l'acide du sel insoluble par simple dissolution dans l'eau. Mais le problème est cependant très simplifié, car il suffit alors de produire dans la solution obtenue la précipitation d'un seul des corps à la fois par une méthode appropriée : tel est le cas de la séparation de la silice d'avec l'alumine dans les argiles, par fusion avec un carbonate alcalin, reprise par l'eau des silicate et aluminate alca-

39.9

PONDÉES SDR LES RÉACTIONS CHIMIQUES

lins solubles formés, puis précipitation de la silice l'acide chlorhydrique, etc.

par

Redissolution d'un corps insoluble par un réactif approprié. — Dans beaucoup de cas, on peut dissoudre un sel insoluble dans l'eau, formé d'un acide faible, au moyen d'un acide plus fort, toutes les fois que ce dernier peut donner un sel soluble avec la base du sel : c'est le cas de l'oxalate ou du phosphate de chaux, insolubles dans l'eau, que l'acide chlorhydrique transforme immédiatement en chlorure de calcium et acide oxalique ou phosphorique solubles, en opposition apparente avec les lois de Berthollet : la réaction est bien une réaction d'équilibre, mais •dans laquelle, par suite du fort dégagement thermique, la transformation du système est pratiquement totale, comme nous l'avons vu au chapitre m, § 3. Mais, dans beaucoup de cas où l'on échoue avec un acide fort, on peut fréquemment réussir à mettre en solution un sel insoluble avec un sel neutre soluble, ce qui peut présenter un certain avantage sur l'emploi des réactifs acides. Ainsi, par exemple, en traitant le sulfate de plomb, qui est insoluble non seulement dans l'eau, mais encore dans les acides assez forts, par un sel alcalin à acide faible, comme l'acétate de soude ou d'ammoniaque, on le redissout aisément, et l'on peut par ce moyen séparer facilement le sulfate de plomb provenant de l'attaque des galènes par des acides oxydants, de la gangue quartzeuse accompagnant fréquemment ces minerais. Cette action, en apparence paradoxale, est une conséquence directe de la loi d'équilibre dans les doubles décompositions salines. La réaction : SOPb + 2 (C 2 H 3 O a .Na) ^ SO'Na 2 + (C 2 H 3 0 2 ) 2 Pb, Î3"',8

26 Cill ,G

31 e " 1 , 4

IWyB

est en effet une réaction d'équilibre, limitée par la réac-