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BASES D'UNE
THÉORIE MÉCANIQUE
DE
L'ÉLECTRICITÉ
tricité. Il semble donc que la force qui brise l'électrolyte soit analogue à la pression qui s'exerce à la surface d'un conducteur électrisé. Le diélectrique s'oppose au mouvement de l'électricité seule ; il faut donc un déplacement virtuel de matière, pour entraîner un déplacement virtuel d'électricité. Ce déplacement virtuel d'électricité réduirait l'énergie potentielle du système ; la matière tendra donc à prendre ce déplacement virtuel. De même, dans l'électrolyse, un transport d'électricité d'une électrode à l'autre réduirait l'énergie potentielle. Mais le liquide n'est pas conducteur, et l'électricité ne peut se transporter que si des particules de matière circulent. Cette circulation de matière devra donc se poursuivre tant que la dépense d'énergie potentielle nécessaire à la transformation chimique demeurera inférieure à l'énergie potentielle rendue disponible par le transport d'électricité. Mais d'où provient cette électricité transportée, liée aux particules de la matière décomposée? Si les molécules du liquide étaient des conducteurs, on pourrait toujours supposer un déplacement virtuel d'électricité amenant une charge -+- E sur un des atomes formant la molécule, . une charge — E \ sur un autre atome \ {fig. 16). Si ce petit E conducteur se trou^ vait enveloppé dans un bain isolant, les charges électriques ne pourraient quitter la molécule, et le transport de ces charges aux deux électrodes exigerait la rupture de la molécule. L'électrolyse réaliserait donc deux déplacements virtuels successifs, tous deux possibles, et donnant finalement une
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BASES D'fNE THÉORIE MÉCANIQUE DE L' ÉLECTRICITÉ
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réduction d'énergie potentielle : 1° déplacement virtuel de l'électricité pour charger les atomes de la molécule ; 2° rupture de la molécule et transport des deux éléments avec leur charge. Mais cette interprétation suppose que les charges -+- E et — E sont absolument arbitraires. Si faible que soit la différence de potentiel H entre les électrodes, il y aura toujours une charge E suffisante pour que son transport aux électrodes, dissipant une énergie potentielle HE, suffise k déterminer la décomposition de- la molécule en ses éléments. Il en résulterait qu'une force électromotrice, si faible qu'elle fût, pourrait toujours déterminer l'électrolyse; et le débit d'électricité, correspondant à la réaction chimique, serait inversement proportionnel à la différence de potentiel H aux électrodes, ce qui est • contraire à l'expérience. Il faut donc nous arrêter à l'hypothèse contraire, suivant laquelle la charge électrique, fixée sur chaque atome, et pouvant être transportée par lui aux électrodes, est une quantité constante. L'hypothèse la plus simple semble être que cette charge est l'électricité de contact existant nécessairement entre deux atomes hétérogènes (fig. 17). Il faut admettre que le corps composé est dépourvu de toute électricité autre que la charge de contact. Chaque atome emportera sa charge, en se détachant de la molécule rompue. Mais, pour que l'électrolyse soit possible, il faut, en outre, que cette charge puisse passer de l'atome à l'électrode ; il faut donc que les atomes ne soient pas