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LES BASSINS LIGNITIFERES ET HOUILLERS
DES MONTAGNES ROCHEUSES
les États de l'Utah, du Nouveau-Mexique et dans les provinces septentrionales du Mexique. Avec le début de l'étage suivant, les dépôts de charbon diminuent rapidement. Les conditions cessent d'être favorables dans les États du Nouveau-Mexique, du Colorado et de l'Utah, et ce n'est que dans le Wyoming et dans le Montana que la formation des couches de lignite continue durant l'étage de Fort-Union. Avec le début du tertiaire, le phénomène a cèssé dans tout le géosynclinal. S'il existe quelques petits bassins de lignite tertiaire, ici ou là, ils n'ont aucune importance. Au contraire, le géosynclinal de la côte du Pacifique cesse bien d'offrir des dépôts charbonneux dans toute sa partie centrale, mais il étend subitement au Sud un long bras mince, qui suit la côte actuelle, dans les États de Washington, d'Orégon et de Californie. Durant l'éocène, le géosynclinal, déjà fortement comprimé en nombreux anticlinaux et synclinaux secondaires, offre des conditions favorables au dépôt de nombreuses veines de lignite importantes dans une série continue de petits bassins séparés. Avec la fin de l'éocène, le phénomène cesse complètement dans ce géosynclinal au Sud ; mais il fournit durant l'oligocène les nombreux dépôts de lignite de l'Alaska. Le miocène voit la fin définitive du phénomène. Après les dépôts des couches de charbon, de violents mouvements tectoniques ont formé, durant le tertiaire, la chaîne actuelle des Montagnes Rocheuses, et les bassins charbonneux ont été élevés jusqu'à 3.000 et 4.000 mètres d'altitude, suivant les cas; ils ont été plissés, et ils ont élé recoupés par des roches éruptives. Les Montagnes Rocheuses n'offrent pas une série d'anticlinaux et de synclinaux parallèles. Elles sont formées par une suite de plis monoclinaux, ou de dômes anticlinaux qui sortent d'une plaine horizontale. Aussi les bassins charbonneux ne sont-ils pas ordinairement au centre
d'une cuvette synclinale. Dans la plupart des cas, ils font partie d'un jambage monoclinal, ou bien ils entourent quelque dôme anticlinal. La différence d'âge entre les dépôts du groupe du Dakota, à la base du crétacé supérieur, et ceux de l'éocène est à peine sensible, lorsqu'on compare ces dépôts de la fin du crétacé et du début du tertiaire avec la succession des dépôts qui ont marqué les diverses périodes du carbonifère en France ou en Pensylvanie. Un temps plus long s'est probablement écoulé entre le dépôt des couches du carbonifère inférieur et celui du carbonifère supérieur qu'entre le dépôt des couches de l'étage du Dakota et celui des couches de l'éocène. L'étage de Laramie correspond à un changement géographique marqué par un retrait de la mer. Les dépôts sont moitié marins et moitié lacustres, s'étant faits dans des golfes et dans des lacs, le long de la chaîne déjà esquissée des Montagnes Rocheuses. Dans ces. lagunes partiellement en communication avec la mer ouverte, ils ont été formés par dépôt d'une végétation sur place, plus que par transport de bois flottés, comme dans certains bassins en bordure du Plateau Central, en France. Par places, il est possible de marquer une limite entre la fin de l'étage de Laramie et la base de l'éocène, mais ailleurs, et en bien des points, la transition est si graduelle que la limite doit être placée arbitrairement. Comme le charbon dans les Montagnes Rocheuses date de la fin du crétacé, il n'a pas subi le même métamorphisme que la houille des bassins de Pensjdvanie ou de France, de Belgique ou d'Angleterre, qui sont de la période carbonifère. Dans les bassins du Pas-de-Calais, du Pays de Galles, des Alleghanys et leurs congénères, les dépôts végétaux ont été ensevelis à une grande profondeur, souvent sous
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