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L'OR A MADAGASCAR
La zone forestière de l'Est, le long de la côte depuis Diégo-Suarez jusqu'à Fort-Dauphin ; la partie vrai, productive, quant à présent, de cette bande, ne dépasse guère Fénérive au Nord et Mananjary au Sud ; pour 1904, la région a fourni la moitié environ de la récolte totale. Le pays autour de Miandrivago et d'Ankavandra, dans l'Ouest, avec des prolongements, au Sud vers Midargy, au Nord, en suivant l'inflexion de la côte, vers MevaJ tanana. Le Centre, de part et d'autre de la ligne ïananariveFianarantsoa : les dépôts aurifères de ce dernier groupe n'ont guère donné en 1904 que le sixième de la production. Les parties extrêmes Nord et Sud de l'île sont encore . fort peu connues, surtout le Sud; la population y est très clairsemée. Il est possible qu'on y découvre plus tard des gîtes intéressants. Dans ces trois rayons, les caractères généraux des gisements sont les mêmes. La couche qui renferme l'or se rencontre à des profondeurs variables, parfois à fleur de sol, d'autres fois enfouie sous plusieurs mètres de stérile, sables, terres ou graviers. Elle se compose de cailloux roulés, d'argile et de sable, en proportions diverses. La couleur diffère suivant la roche originelle; avec les pegmatites elle est blanche, rouge brun ou jaune avec les roches basiques et ferrugineuses, gris teinté de vert ou bleuâtre avec les schistes. Les galets sont surtout de quartz ; en moyenne, leur grosseur ne dépasse pas celle du poing. La consistance est faible : une simple bêche suffit pour l'exploitation ; au pis aller il faut une pointe d'acier pour désagréger les parties les plus dures. L'or se trouve, dans ces alluvions, à l'état natif, en paillettes, petites plaques, grains plus ou moins roulés, pépites relativement volumineuses. La proportion de poudre vraiment fine dans la production actuelle est, on
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peut dire, nulle. C'est assez normal: on n'a jusqu'à présent exploité que les hautes vallées, tout au plus a-t-on touché en quelques points aux zones moyennes. Les grosses pépites, d'autre part, sontrares. Il n'en a jamais encore été rencontré de très importantes ; la plus considérable, à notre connaissance, n'atteint pas 500 grammes. En bien des endroits, on recueille de l'or de couleur brillante, soit en paillettes allongées ou en plaquettes minces et déchiquetées, soit en grains à arêtes vives : le gisement originel n'est alors, à coup sûr, pas éloigné. Avec l'or, reste au fond des bâtées du sable noir abondant, qui consiste en magnétite, tourmaline, fer titané, ou, plus exactement, rutile impur, et, sans doute aussi, fer chromé. L'une ou l'autre de ces espèces minérales domine suivant la nature de l'alluvion. Par exemple, pour celles qui dérivent des pegmatites, la presque totalité du sable noir est de la tourmaline. Avec le sable noir, il reste aussi des fragments de pyrite assez fréquemment, et de petits morceaux plus ou moins roulés de tourmaline noire, rose, rouge, jaune ou verte, de grenats, de zircons de toutes couleurs, de corindon pierreux, de rubis et de saphirs, de rutile, de béryl bleu, de topaze, etc. Jusqu'à présent, à peu près personne n'accordait d'attention à ces résidus. Quelques prospecteurs ont commencé tout récemment à les recueillir et à les trier ; ils y trouveront probablement des pierres susceptibles d'être vendues : ce sera un appoint, peut-être assez sérieux dans quelques C3.S . H. leurs bénéfices sur l'or. L'abondance extrême des tourmalines, noires et colorées, est remarquable. Il faut la rapprocher du grand développement des pegmatites dans toute l'île. Au reste les minéraux qui viennent d'être énumérés sont ceux qui accompagnent généralement ces roches. H a été trouvé avec l'or, dans certains districts, des grains d'étain métallique. Ces grains proviennent-ils