Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 48]

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recherches et prospections nouvelles tant que n'aurait pas été promulgué un autre règlement minier protégeant mieux les droits de l'État, c'est-à-dire imposant des taxes plus élevées. La spéculation et l'agitation ne pouvaient cependant durer toujours. Tandis qu'à Lyon les cours se tassaient en attendant des informations plus précises sur le filon d'Ampasimbe, le Ministre, revenant sur sa première décision, autorisait la continuation des recherches et l'enregistrement par le Service des Mines des demandes do permis, de manière que les droits de priorité fussent sauvegardés ; mais il stipulait que les concessions à s'ensuivre seraient régies par les dispositifs du décret en préparation. Bientôt des rumeurs fâcheuses commencèrent à circuler. On disait que la teneur du filon de Beforona avait été estimée beaucoup trop haut, que les terrains avaient été « salés » et les acheteurs transvaaliens trompés. Peu à peu ces bruits prirent plus de consistance. Les prospecteurs étrangers, accourus en grand nombre de l'Afrique du Sud aux premières nouvelles de découvertes importantes, s'en retournaient les uns après les autres, déçus et lassés, criant leur déconvenue, proclamant qu'il n'y avait rien à faire à Madagascar. Les missions qu'avaient envoyées de nombreux syndicats français et étrangers repartaient aussi, généralement découragées. L'inquiétude gagnait tout le monde. La vérité se fit jour en décembre: aucun examen sérieux n'avait eu lieu sur les terrains Lecomto, ni avant ni après l'achat, de sorte qu'il était aussi hasardeux d'affirmer que les terrains ne valaient rien qu'il l'avait été de prétendre avoir affaire à un gisement colossalementriche ; il y avait del'or, personne n'en pouvait douter, mais il fallait considérer comme fort probable que la richesse et surtout l'étendue du gîte étaient moindres qu'on n'avait bien voulu le dire ou le laisser entendre ; à Beforona,

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la teneur était décidément médiocre en moyenne, mais la longueur du filon grande ; on pouvait espérer y découvrir des parties riches; au surplus, les conditions d'exploitation n'étaient pas mauvaises ; bref il y avait lieu de continuer les recherches. Ce n'était pas là ce qu'on avait escompté, et de pareilles informations ne pouvaient restaurer la confiance. Les financiers se désintéressèrent complètement de Madagascar et de ses mines. A Lyon, les actions malgaches, qui avaient beaucoup baissé, tombèrent encore, et bientôt personne ne s'en occupa plus. Aujourd'hui la méfiance est universelle ; on entend dire partout qu'il n'y a pas d'or à Madagascar. Il n'en faut rien croire, et tout n'est pas fini. Le mouvement de recherches n'a pas cessé là-bas, pas plus que ne l'avait fait, il y a huit ans, le mouvement d'exploration, quand les capitalistes de la métropole s'en retirèrent; il est seulement ralenti. Il aboutira à une connaissance, cette fois réelle, des gisements. Et il serait étrange qu'aucun ne pût être fructueusement exploité. Nous allons dire ce qu'on sait aujourd'hui sur leur compte et nous verrons quels sont les pronostics qu'on peut faire d'après leurs caractéristiques générales. Gisements alluvionnaires. — La totalité de l'or que produit, à l'heure actuelle, Madagascar sort des gisements alluvionnaires. Ces gisements sont modernes ; ils occupent les fonds des vallées, et quelquefois les versants, jusqu'à un certain niveau. On ne connaît pas d'alluvions anciennes, du moins pas en gîtes étendus. Il y a seulement, dans un petit nombre de districts, des restes de terrasses accrochés à diverses hauteurs sur les flancs des vallées. Ces gisements se répartissent entre trois régions, qui sont, par ordre d'importance -.'