Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 47]

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vions pauvres et peu étendues, incapables de faire vivre une entreprise un peuirnportante. Deux ou trois tentatives d'exploitation industrielle ayant, par là dessus, échoué complètement, la méfiance devint générale ; capitalistes et financiers cessèrent de s'occuper des dépôts aurifères malgaches. Cependant le mouvement local, loin de s'arrêter, allait prenant chaque année une ampleur plus grande. En 1897, la production d'or était seulement de 72 kilogrammes, et en 1898 de 124 kilogrammes; en 1899, elle atteignait déjà 386 kilogrammes. Les districts miniers primitifs s'agrandissaient de plus en plus, et de nouveaux s'ouvraient chaque jour. Aux régions du Centre et de l'Ouest, où s'étaient jusqu'alors localiséesles recherches, vint s'ajouter, en 1899, la zone forestière de l'Est, qui, rapidement , les dépassa en importance. C'est là que furent découvertes, à partir de 1900, les riches vallées de l'Ampasary, du Sakaleona, du Fan-antara, du Mangoro, de la Beanandrambo et bien d'autres. La production s'éleva à 1.114 kilogrammes en 1900, 1 .045 kilogrammes en 1901, 1.295 kilogrammes en 1902, 1.910 kilogrammes enl903. Ce n'était plus quelque chose de négligeable. L'attention publique se porta à nouveau sur l'île. L'opinion antérieurement émise sur ses ressources aurifères fut de plus en plus considérée comme inexacte. Sans doute il ne s'agissait toujours que d'alluvions; mais d'abord les dépôts se révélaient beaucoup plus étendus qu'on ne l'avait supposé, et ensuite dans ces allu vions, et aussi parmi les pierres éparses sur les collines, on trouvait des. quartz contenant de l'or, quelques-uns même très riches. Il fut souvent, il est vrai, impossible de découvrir les gisements en place d'où provenaient ces quartz. On y parvint cependant en quelques endroits. Il existait donc bien des filons. Des recherches par puits, galeries ou descenderies commencèrent de divers côtés, tandis que l'exploitation de l'or alluvion-

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naire continuait à se développer: en 1904, la production monta à 2.460 kilogrammes. En avril 1905, les journaux publient une note d'allure officielle : un véritable filon, d'une richesse remarquable et d'une longueur que l'on a toutes raisons de croire très grande, vient d'être découvert àAmpasimbe, dans la zone forestière de l'Est, à 15 kilomètres de Beforona, village important sur la route de Tamatave à Tananarive, à côté même de la route et non loin du chemin de fer ; il y a 400.000 tonnes reconnues ; la teneur est de 60 grammes à la tonne ; l'or est renfermé dans des pyrites qui imprègnent des quartzites ; il y a beaucoup de quartzites dans l'île; il ne faudrait pas généraliser trop vite et conclure que partout ils sont riches en or. — Du moins pouvait-on légitimement espérer que ce gisement de Beforona ne serait pas le seul. L'intérêt que cette nouvelle excita dans le public fut considérable. La spéculation s'occupait du reste de cette affaire depuis quelque temps déjà. A la Bourse de Lyon, les actions des deux Sociétés en cause, l'Anasaha et le Syndicat Lyonnais, avaient monté dans des proportions énormes, et, à leur suite, les autres valeurs malgaches. Sur ces entrefaites, le bruit se répandit qu'un prospecteur de l'île, M. Lecomte, venait de vendre à des financiers de Johannesburg, moyennant deux millions et demi de francs, dont la moitié en espèces, les concessions qu'il possédait dans les environs de Fianarantsoa, la capitale du Betsileo. Il ne s'agissait pas d'un filon, mais d'une sorte de brèche de quartz et de calcaire, très riche en or, à ciment ferrugineux, parfois un peu cuivreux, se trouvant au-dessous d'une assise de cipolins. Comme cette assise s'étendait sur une superficie considérable, il devait y avoir là un gisement colossal, renfermant des milliards. — Cette fois les pouvoirs publics s'émurent ; le Ministre des Colonies prit une mesure fort grave : il interdit toutes