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soit possible de s'installer sur leurs pentes, ils occupent les crêtes et consistent en une longue rue, tout en haut de laquelle se trouve la maison du prospecteur. En octobre, quand la saison sèche touche à sa fin et qu'arrive le moment de repiquer le riz, les camps se vident peu à peu; certains sont entièrement abandonnés jusqu'à la fin de l'hivernage, par exemple dans l'Est, car les pluies continues et très abondantes et les hautes eaux qui s'ensuivent gênent tout à fait la circulation et empêchent les approvisionnements. D'ailleurs le travail devient alors à peu près impossible. Dans le Centre et l'Ouest, où ces inconvénients n'existent pas, certains toby- particulièrement bien placés, au milieu de bons districts aurifères, sont de vrais villages permanents, habités par un noyau de population stable, autour duquel vient se grouper, à chaque saison, un contingent variable de travailleurs. Le prospecteur ne donne pas d'ordres à ses indigènes. 11 n'a, à proprement parler, aucun droit sur des gens qui ne sont pas salariés; il jouit de plus ou moins de prestige ou d'influence, selon sa personnalité, voilà tout: il règne, mais ne gouverne pas, au moins pas directement. Il agit, quand il le faut, par l'intermédiaire des commandeurs. Ces commandeurs sont des indigènes, mais des indigènes posés, possédant de l'autorité parmi leurs concitoyens; chacun a avec lui un certain nombre d'hommes qu'il connaît, qu'il a recrutés lui-même souvent, qui sont de son pays, de son village, et dont il est en quelque sorte responsable; cependant il ne leur donne pas d'ordres, lui non plus, à peine quelques indications, il les laisse parfaitement libres de s'installer où il leur plaît et de travailler comme il leur convient. Les indigènes choisissent donc eux-mêmes l'emplacement de leurs fouilles et conduisent celles-ci à leur gré. Chacun opère pour son propre compte. Il n'y a association et travail en commun que quand il le faut absolument,
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soit pour enlever un manteau de stériles d'une grande épaisseur, dont la tranche s'éboulerait si elle restait trop longtemps libre, soit pour amener de l'eau sur les chantiers, soit, au contraire, pour épuiser celle qui les envahit. Dès qu'elle n'est plus strictement indispensable, l'association disparaît : par exemple, dès que la couche alluvionnaire est atteinte et peut être enlevée, ou, au plus tard, pour le lavage. Mais l'indigène ne travaille pas seul: sa femme est toujours avec lui ; il extrait les terres à or, elle les lave. Partage de la besogne équitable en somme, puisque la partie qui demande le maximum d'efforts physiques reste à l'homme ; il ne faudrait pas croire toutefois que ce soit une sinécure et un plaisir pour la femme que de rester courbée sur sa bâtée tout le jour, sous l'ardent soleil, dans l'eau jusqu'aux genoux, avec bien souvent un bébé attaché sur son dos. Les seuls outils employas sont : l'a angady » , sorte de bêche étroite et longue, très bien adaptée au travail des terres et que l'indigène manie avec une dextérité surprenante; le « tsolo », pointe d'acier pour la désagrégation de la couche aurifère, s'il y a lieu, souvent fixée à l'autre extrémité du manche de l'angady ; enfin, la bâtée en bois. Cette bâtée, d'une contenance d'environ 10 litres en moyenne, a la forme d'un segment de sphère muni d'un petit rebord vertical chez les Hovas et les Betsileos, et celle d'un cône à angle relativement aigu chez les peuplades de l'Est et de l'Ouest. Les travaux portent, soit sur les alluvions et les sables dans le lit même de la rivière, et alors le découvert à m faire est peu important, 1 mètre à l ,50 au plus, mais l'épuisement est difficile, soit sur les alluvions qui se trouvent sous les berges, et alors le découvert est plus considérable — il l'est même quelquefois trop pour les moyens dont disposent les travailleurs, — mais l'invasion de l'eau est moins violente. Dans certaines vallées, la couche exploiTome X, 1906.
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