Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
156
L'HYDROLOGIE
SOUTERRAINE
géologique, soit un plan horizontal ou même un plan quelconque : c'est une surface gauche, rendue compliquée par les mouvements tectoniques qu'elle a subis et dont la forme exacte, si importante à connaître pour prévoir la profondeur des puits, ne peut être déterminée que point par point, expérimentalement. Vers l'Ouest, comme je l'ai déjà fait remarquer, les marnes de la base paraissent s'atrophier progressivement jusqu'à disparaître, et ce sont les calcaires supérieurs qui reposent directement sur le calcaire à Réquiénies, ou le Barrémien. Le niveau d'eau correspondant peut donc également disparaître. Le document que je donne ici (PL VIII, fig. 1) ne constitue qu'une première approximation très imparfaite, telle que j'ai pu l'établir avec les moyens et dans le temps dont je disposais. Notamment en ce qui concerne les sources que je n'ai pas vues moi-même et dont j'ai seulement relevé les cotes sur la carte russe au 1 : 126.000 (très précieuse à cet égard par le soin avec lequel toutes les sources et les fontaines y sont mentionnées), il doit y avoir de nombreuses erreurs. Certaines sources peuvent correspondre à d'autres niveaux d'eau secondaires dans le Sarmatique; quelques-unes peuvent être motivées localement par un drainage hydrostatique au voisinage d'une vallée remplie de lœss argileux dans les conditions que j'ai déjà indiquées pour Kourtbounar. Il y aura donc lieu de reprendre ce travail et de le préciser ; ce qui, le principe une fdis bien établi, sera facile, et l'on disposera ainsi d'un instrument précieux permettant de connaître d'avance, en un point quelconque, par la comparaison de la cote superficielle relevée sur une carte topographique et de la cote hydrostatique indiquée sur notre carte, la profondeur à peu près exacte à laquelle un puits foré devra rencontrer de l'eau, par conséquent la dépense qu'il entraînera et le point où les conditions de forage seront les plus favorables.
DE
LA DOBROUDJA BULGARE
157
Je reviendrai tout à l'heure sur la discussion de ce problème et sur les observations intéressantes que suggère l'examen détaillé de cette surface hydrostatique. Mais, auparavant, il faut répondre à une question qui se pose : celle de savoir si, dans tout ce plateau sarmatique de la Dobroudja, il n'y aurait pas intérêt à creuser plus profondément pour obtenir une nappe d'eau artésienne. La réponse me paraît être négative. 11 faudrait, en effet, traverser d'abord les 100 à 120 mètres de marnes qui constituent au minimum le Sarmatique inférieur, puis une partie au moins des couches à Spaniodon, pour trouver, soit dans les strates sableuses de cet étage à Spaniodon, soit dans les calcaires fissurés de l'Éocène situés au-dessous, de l'eau qui aurait pu être accumulée sous pression au-dessous des marnes. Cette eau proviendrait alors des affleurements de ces deux terrains qui existent à l'Ouest de Varna : affleurements dont les infiltrations sont, en grande partie, absorbées par la grande vallée de drainage où se trouvent les Limans de Devna. Au-dessous de cet étage, le niveau d'eau artésien, dont je parlerai bientôt à propos des sources de Devna, serait de plusieurs centaines de mètres plus profond. Le forage d'un puits artésien serait donc une entreprise coûteuse et très aléatoire, qui n'a pas de raison d'être alors qu'il s'agit seulement d'alimenter des villages ou des fermes isolés, pour lesquels on peut avoir toute l'eau nécessaire très simplement au moyen de puits à moteur animé ou mécanique dépassant rarement 40 à 60 mètres. Si nous revenons maintenant à l'étude de la nappe hydrostatique générale située à la base du calcaire sarmatique, l'examen de la petite carte ci-jointe (Pl. VIII, fig. 1) montre d'abord que cette nappe a une pente générale vers le Nord-Est et présente, dans le détail, des ondulations, dont la principale forme un anticlinal de Kouceler vers Baltchik et Kavarna. Le mouvement souterrain des eaux