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NOTE SUR LES CONDITIONS ÉCONOMIQUES
DE L'EXPLOITATION DU SOUFRE
elle a subi de fréquentes et importantes oscillations. La production sicilienne, qui était de 151.000 tonnes en 1860, s'éleva graduellement à 446.000 en 1883; elle s'abaissa* progressivement jusqu'à 370.000 en 1890 pour remonter à 395.000 en 1891 (*)- Le prix(**) s'était maintenu audessus de 100 lire par tonne de 1860 à 1882, pour redescendre ensuite rapidement jusqu'à 66', 36 en 1889. Une reprise eut lieu en 1890 et 1891, où le prix atteignit le chiffre, qui ne s'était pas rencontré depuis plusieurs années, de 112',57 ; mais, suivant ensuite une baisse désastreuse, les prix tombèrent à 95*47 en 1893, 63', 59 en 1894 et 55', 69 en 1895. A ce taux, l'extraction n'était plus rémunératrice pour la majeure partie des mines. On a invoqué comme causes principales de cette crise : l'excès de la production par rapport à la demande des consommateurs; les offres désordonnées et inopportunes sur le marché par suite de cet excès de production ; le manque de ressources des producteurs ; la spéculation à la baisse par des commerçants et expéditionnaires peu scrupuleux. Tous ces inconvénients étaient la conséquence des conditions fâcheuses inhérentes à la production et au commerce des. soufres en Sicile. En dehors des Latifundia, la terre y est très morcelée, et le droit d'exploiter le soufre, on le sait, n'est pas séparé de la propriété du sol. Cette substance, avec nos idées et dans notre terminologie, rentre en Sicile dans les carrières. Généralement le propriétaire ne fait pas de recherches et n'exploite pas la mine qui peut se trouver dans son terrain ou peut y être découverte (***). Il préfère
s'en remettre à des entrepreneurs à gabella ou amodiataires. L'entrepreneur assume tous les risques. S'il trouve un gîte exploitable, il fait toutes les dépenses d'installation et d'exploitation et paie au propriétaire Vestaglio ou rente en soufre sur le produit brut, qui va de 15 à 30 p. 100 et parfois au delà ; il assume toutes les responsabilités, supporte toutes les taxes, sauf la taxe foncière, qui est répartie comme le produit brut(*).
(*) Ces chiffres, que nous empruntons à l'exposé des motifs de la loi du 15 juillet 1906, ne concordent pas avec ceux du rapport de la Commission de la Chambre des députés. (**) Les prix par nous cités s'entendent du soufre brut (Zolfo grezzo) prêt à être embarqué. (***) On estime que, sur les 800 mines actuelles, 50 seulement sont exploitées par des propriétaires et 750 par des amodiataires.
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Les exploitations sont généralement fort peu étendues et ne peuvent être, par leur exiguïté, rationnellement exploitées. Leur nombre va toujours en augmentant. De 480 en 1890, elles ont passé à 800 environ en 1904. Les 777 exploitations en activité en 1905 se répartissent ainsi : Tonnes.
9 produisant plus de 10.000 tonnes ont donné au total 28 — de 9 à 3.000 — 63 — de 3 à 1.000 — 679 — moins de 1.000 —
169.447 142.531 99.201 124.583
ce qui fait, pour cette dernière catégorie, une moyenne d'un peu moins de 200 tonnes par exploitation. Les entrepreneurs des petites et même des moyennes exploitations, dénués de toutes ressources, n'ont de crédit et de possibilité de se procurer les fonds qui leur sont nécessaires que par les magasiniers (Sborsanti magazzinieri), chez lesquels ils mettent leur soufre en dépôt, L'exploitant s'engage à livrer toute sa production au magasinier sous déduction de 1 p. 100 en quantité pour la garde, et à lui rembourser les avances en argent qu'il a
(*) Suivant une statistique de 1890, le prix moyen de vente étant de toim e. le prix de revient au port d'embarquement de 56 ,378 et le bénéfice de 21»,041, on estimait que lapart du propriétaire ressortait à 13',790 (65,67 p. 100), et celle de l'amodiataire à 7 ',251 (?M3 p. 100).
S'41.9 P ar